C’est un procès rocambolesque qui vient de s’ouvrir en Espagne, à Alicante, où 129 personnes sont poursuivies dans le cadre d’une affaire d’immigration irrégulière dont auraient profité beaucoup de Marocains. Les prévenus sont, en effet, accusés de constitution d’un réseau d’immigration illégale qui a fraudé l’administration locale afin d’obtenir des cartes de séjour au profit de nombre de personnes, dont des ressortissants marocains.
C’est Assabah qui parle de ce procès dans son édition du lundi 23 mai, expliquant qu’il fait suite à une enquête menée pendant plus de trois ans par les services de sécurité espagnols. Cette enquête a permis de mettre la main sur les membres du réseau, mais aussi sur certaines personnes ayant déboursé de l’argent pour bénéficier de ses services. C’est ainsi que, parmi les personnes poursuivies, ajoute Assabah, on retrouve également des Algériens et des Espagnols et, dans une moindre mesure, des Argentins et des Iraniens. Comme beaucoup, ils ont tenté d’obtenir des contrats de mariage blanc, pratique prisée par ce réseau d’immigration. Pour certains d’entre eux, le précieux sésame a même été délivré en falsifiant des documents et en trompant l’administration. En fait, les membres du réseau criminel parvenaient à obtenir des contrats de mariage pour leurs «clients», avec pour principal objectif de leur faciliter l’obtention de cartes de séjour dans le pays.
L’enquête menée par les brigades spécialisées en Espagne a révélé que c’est un avocat installé dans la ville d’Alicante qui tirait les fils de ce réseau. Il a en effet abandonné son activité pour se transformer en un intermédiaire dans l’immigration illégale. Sa méthode de travail consistait à s’appuyer sur la complicité de fonctionnaires et de témoins afin d’élaborer des contrats de mariage blanc. En tout, il y aurait actuellement au moins 72 mariages que les enquêteurs croient entachés d’irrégularités liées aux activités de cet avocat. 52 d’entre eux ont permis l’obtention de 52 cartes de séjour aujourd’hui remises en cause.
Par ailleurs, les données rendues publiques par les enquêteurs révèlent que l’activité de ce réseau a démarré en 2017, soit deux ans avant qu’il ne soit sous les radars des services de sécurité. Ce qui aurait permis à beaucoup de gens de bénéficier de ses services.