Appelées communément cours de soutien, les heures supplémentaires, dispensées même en pleine période de vacances, se sont érigées en véritable école parallèle.
Dans le temps, ces cours n’étaient dispensés que pour venir au secours des élèves moins doués et qui rencontraient des difficultés en matière d’apprentissage. Aujourd’hui, le phénomène est devenu un mal nécessaire que supportent les parents et que tolèrent les instances chargées du contrôle pédagogique du circuit éducatif.
«Alors que les établissements scolaires attendent le mois de septembre pour inscrire et réinscrire les élèves en vue de reprendre leurs cours, la machine des heures supplémentaires tourne déjà sans répit pour inscrire les élèves qui désirent suivre des cours de soutien pendant les vacances d’été. Il est aussi question de réserver une place chez des enseignants célèbres sur les réseaux sociaux ou qui mettent en valeur l’intérêt des heures supplémentaires qu’ils dispensent pour permettre aux inscrits d’obtenir de bons résultats aux examens et contrôles continus», écrit l’éditorialiste du quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 10 et 11 août.
Ce phénomène banalisé serait encouragé par l’attitude de plusieurs parents qui investissent dans ces heures supplémentaires dans le but de favoriser leurs enfants pour obtenir de meilleurs résultats.
Cette question de notes, fait remarquer l’éditorialiste, pousse certains directeurs à gonfler les moyennes en vue d’éviter des explications et des commissions d’inspection qui pourraient remettre en cause la qualité de l’enseignement dispensé et soulever des interrogations autour des performances scolaires des élèves.
«Ainsi, un taux de réussite élevé est manipulé, alors que la réalité serait dramatique», estime l’éditorialiste. Cette situation est mise à profit par les marchands dans le secteur pour augmenter les prix des fameuses heures supplémentaires. «La banalisation du phénomène a touché même les élèves du primaire qui sont embarqués dans ce système infernal, alors qu’ils sont dans le besoin d’apprendre et de développer les savoirs fondamentaux de base, en plus de l’adaptation positive aux conditions de scolarisation et à ses exigences», constate l’éditorialiste
En s’interrogeant sur ce phénomène de marchandisation de l’enseignement, l’éditorialiste souligne enfin que «l’éducation demeure un puissant vecteur de développement et joue un rôle essentiel dans le développement humain, social et économique du pays».