Après avoir livré les détails du rapport, la présidente Amina Bouayach a estimé lors d’une conférence de presse que globalement «la situation des droits de l’Homme au Maroc s’est améliorée à travers la mise en place de beaucoup de chantiers structurants».
Elle a cité notamment «l’Instance Équité et réconciliation, la Constitution de 2011, les chantiers de l’amazigh, du Code de la famille, ainsi que ceux de la santé, de la protection sociale et du soutien direct» aux couches démunies.
«Il faut maintenant, selon elle, consolider les droits économiques et sociaux». Sur ce dernier point, Amina Bouayach a noté également en citant le rapport «le progrès réalisé dans la réforme de la TVA au titre de la loi de finances 2024 ce qui est un indicateur vers la consolidation du rôle social que doit jouer le système fiscal national».
La présidente du CNDH a en outre salué le partenariat qui a été établi entre son institution et les instances sécuritaires de la police (DGSN) et de la Gendarmerie royale dans le cadre du mécanisme de prévention et de lutte contre la torture.
«Bien que le nombre d’allégations sur les mauvais traitements a diminué par rapport à 2022, il a été constaté que ce point relève d’autres facteurs liés à la tension provoquée par l’incarcération et les incidents entre les détenus», selon le rapport de 340 pages, le 5ème du CNDH depuis 2019.
Lire aussi : SIEL: le CNDH met en relief la présidence du Maroc du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU
Ce rapport signale également que les tribunaux continuent de prononcer des condamnations à mort, a regretté Amina Bouayach chiffrant le total des condamnés à mort croupissant dans les prisons à 83 personnes, dont 81 ont vu leurs peines confirmées.
La présidente a réitéré le vœu du CNDH que le Parlement et le gouvernement abolissent la peine de mort dans le cadre de la réforme du Code pénal. Le rapport nous apprend également que le Maroc a enregistré officiellement en 2023 environ 110.000 sit-in et manifestations de protestations pacifiques sur la voie publique alors que les plaintes ont concerné 280 violations des droits de la femme, 276 dénonciations des droits des migrants et 1.312 de la part des prisonniers.
Concernant les indemnisations des victimes et des ayants droit au titre de l’Instance équité et réconciliation (IER), durant la période 2019/2023, leur montant s’est élevé à 168 millions de dirhams alors que le budget total consacré à cette rubrique depuis la création de l’IER a atteint au total la valeur de 2,06 milliards de dirhams, a conclu le rapport.