El Jadida: trois videurs d’un restaurant condamnés à de la prison ferme

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Revue de presseLa Cour d’appel d’El Jadida a rendu un verdict sévère dans une affaire de violences ayant entraîné une invalidité permanente. Trois videurs d’un restaurant-bar de Sidi Bouzid écopent de six ans de prison ferme, tandis que le gérant est condamné à six mois de prison pour un autre chef d’inculpation. Une revue de presse tirée d’Assabah.

Le 07/05/2025 à 20h54

La Chambre criminelle de premier degré de la Cour d’appel d’El Jadida a prononcé, mardi 6 mai, une sentence sans appel à l’encontre de trois videurs d’un restaurant-bar de Sidi Bouzid. Les trois mis en cause sont reconnus coupables de «coups et blessures ayant entraîné une invalidité permanente», rapporte Assabah du jeudi 8 mai. Condamnés à six ans de prison ferme chacun, ils ont été jugés pour avoir violemment agressé un client, dont l’état critique avait alerté les gendarmes. Le gérant de l’établissement, quant à lui, a écopé de six mois de détention pour «avoir servi de l’alcool à des Marocains musulmans».

L’affaire remonte à une intervention des gendarmes, prévenus par le gérant lui-même après la découverte d’un client inanimé sur le trottoir. Ce dernier attribua initialement l’agression à un «individu isolé». Toutefois, le lendemain, un ami de la victime s’est présenté à la gendarmerie pour contredire cette version, accusant ouvertement les quatre videurs du bar d’être les auteurs des coups. Les enquêteurs ont alors constaté l’ampleur des blessures lors d’une visite à l’hôpital de Casablanca: la victime, frappée à la tête, avait perdu connaissance et présentait des séquelles irréversibles.

L’enquête a révélé que l’altercation avait éclaté à l’intérieur de l’établissement, où le client, en état d’agitation, aurait perturbé les autres convives. «Les videurs, intervenus pour le calmer, auraient basculé dans la violence avant de l’expulser avec brutalité. Un ami de la victime, auditionné, a corroboré ces faits. À l’inverse, le gérant et son équipe ont nié toute implication, rejetant la responsabilité sur d’autres clients», rapporte Assabah.

Malgré ces dénégations, le procureur général du roi a ordonné l’incarcération du gérant et de trois employés, tandis qu’un quatrième accusé était placé sous contrôle judiciaire. Durant l’instruction, les témoins ont maintenu leurs déclarations, confortant la thèse d’une agression préméditée. Les quatre prévenus, jugés en état d’arrestation, ont comparu devant la Chambre criminelle, où les éléments à charge ont pesé lourd dans le verdict final.

Par Hassan Benadad
Le 07/05/2025 à 20h54