Deux maisons, dont l’une inhabitée, se sont effondrées, hier mardi 6 novembre, à Derb Lamaâizi, dans l’ancienne médina. Trois femmes d’une même famille sont toujours sous les décombres. Seule une jeune fille a été extraite des gravats et transportée, dans un état grave, aux urgences de l’hôpital Averroès.
Des voisins affirment avoir entendu un énorme bruit aux environs de 7h40 dans la rue de Tazarine, à derb Lamaâizi, près de la foire internationale. Trois femmes résidaient dans la maison qui s'est effondrée: la grand-mère, sa fille et sa petite-fille. Cette dernière était inconsciente au moment où elle a été dégagée des décombres par les sapeurs-pompiers.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 7 novembre, que la jeune fille a repris conscience dans la salle de réanimation. Elle aurait alors expliqué qu’elle et à sa famille avaient essayé de s’enfuir quand elles ont senti le danger, mais qu’elles ont été bloquées par les gravats, à quelques mètres de la sortie. Cette maison était recensée parmi les maisons menaçant ruine dans l’ancienne médina, maisons que les habitants ont été sommés de quitter par les autorités locales. Mais une famille démunie n’a pas répondu à cet appel, faute d’avoir pu trouver une alternative.
Le quotidien Al Akhbar évoque le même sujet dans son édition du mercredi 7 novembre, tout en traitant de manière globale le spectre de l’effondrement des maisons menaçant ruine dans l’ancienne médina. Le journal, qui commence par revenir sur les opérations de secours, le sauvetage de la jeune fille et les recherches qui se poursuivent pour retrouver les deux autres personnes, tire la sonnette d’alarme. Les dernières pluies ont, en effet, fragilisé plusieurs habitations qui risquent de connaître le même sort que la maison de derb Lamaâizi. D’ailleurs, les habitants des quartiers populaires ont la peur au ventre après ces effondrements à répétition, surtout que l’hiver approche. Et l'on connaît les conséquences des intempéries sur les maisons vétustes.
Ils ont été, eux aussi, avertis par les autorités locales qui leur ont demandé de quitter leurs habitations. Mais ils attendent qu’on leur attribue des logements économiques. Des opérations de relogement sont d’ailleurs en cours pour certains habitants de l’ancienne médina. Dans le cadre de ce programme, l’Etat verse une subvention de 150.000 dirhams, tandis que le bénéficiaire doit débourser 100.000 dirhams pour acquérir un logement économique. D’autres habitants, très attachés à leur quartier, ont négocié avec les autorités locales pour pouvoir y rester et restaurer leur maison, à condition qu’ils s’abstiennent de construire de manière illégale et archaïque.
Selon certaines statistiques, c’est le prix modique du loyer qui pousse les gens démunis à s’aventurer à habiter des maisons vétustes susceptibles de s’effondrer à n'importe quel moment. D’autant que l’opération de relogement connaît un grand retard dans plusieurs zones. Une situation qui laisse présager d’autres effondrements et d’autres victimes avec l’arrivée de l’hiver.