L’effondrement d’un immeuble en cours de construction dans le quartier de Moulay Rachid, relevant de la préfecture des arrondissements de Sidi Othman-Moulay Rachid, a remis sur le devant de la scène médiatique les irrégularités entachant le secteur de la construction dans la plus grande ville du pays.
En effet, l’enquête administrative diligentée par les services de la préfecture a révélé que le promoteur ne disposait pas d’un cahier de charges et avait lancé les travaux sans étude préalable et sans recourir à un architecte. Le seul document administratif ayant servi au lancement de ce chantier est «un accord conclu entre le propriétaire du lot de terrain (T12/224615) et le promoteur, en contrepartie de 1,1 millions de dirhams», rapporte le quotidien Assabah dans son édition du mardi 7 juin. L’accord en question aurait été établi entre les deux parties après «l’obtention de l’autorisation de construire signée, le 2 décembre 2021, par le président de l’arrondissement communal de Moulay Rachid».
Cette autorisation a été délivrée suite à la demande déposée, le 11 octobre 2021, au guichet unique pour la construction d’un immeuble composé d’un rez-de-chaussée, d’un vide sanitaire et de quatre étages, précisent les sources du quotidien. L’enquête porte aujourd’hui sur la nature des matériaux utilisés dans la construction, notamment les fondations et les niches réalisées avant de creuser le sous-sol et la surévaluation.
Toutes les parties concernées par le chantier, à savoir notamment le président de l’arrondissement communal de Moulay Rachid, les responsables du service de l’urbanisme, les architectes de la commune, ont été convoquées par les services de la préfecture des arrondissements de Sidi-Othman-Moulay Rachid afin de déterminer les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire.
Parallèlement à cette enquête administrative, font savoir les mêmes sources, une autre enquête judiciaire a été ouverte par les services sécuritaires sous la supervision du parquet compétent. Autant dire que l’affaire de cet effondrement, qui n'a heureusement pas causé pertes humaines, n’a pas encore livré tous ses secrets.