Éducation nationale: les coordinations veulent être impliquées dans le dialogue avec le gouvernement

Trois coordinations des enseignants ont organisé un sit-in devant le siège de l'académie régionale de l'éducation nationale à Casablanca.

Le 14/12/2023 à 18h49

VidéoLes enseignants de l’école publique maintiennent leur grève. Depuis hier, mercredi 13 décembre, trois coordinations de l’enseignement protestent devant le siège de l’académie régionale de l’éducation nationale. Ils rejettent en bloc l’accord du 10 décembre signé entre le gouvernement et quatre syndicats. Voici leurs revendications.

Ils l’ont annoncé, ils l’ont fait. Comme prévu et depuis hier mercredi 13 décembre, les enseignants de l’éducation nationale, membres de trois coordinations (tansikyat) sont en sit-in de protestation devant le siège de l’académie régionale de l’éducation nationale de Casablanca. L’accord du 10 décembre signé par quatre syndicats et le gouvernement et qui prévoit une hausse des salaires de 1500 dirhams est rejeté en bloc.

«L’accord du 10 décembre a minimisé nos revendications et les a réduites à la hausse des salaires, en sachant que ce n’est pas notre principale revendication. C’est d’ailleurs la dernière chose que nous demandons. On voudrait que le gouvernement dialogue avec les coordinations, car c’est la voix des enseignants», déclare pour Le360 Asmaa Souqoute, de la coordination unie de l’instance de l’enseignement et des cadres d’appui scolaire.

Cette enseignante considère que le gouvernement a minimisé leurs revendications et précise que les coordinations demandent le retrait du statut unifié, l’élaboration d’un autre statut, l’intégration des contractuels et enfin le règlement des dossiers subsidiaires. La question des contractuels est au centre des revendications des coordinations.

«Le contrat nuit à l’élève d’abord. Il est impossible pour un enseignant qui ne croit pas en son métier d’être serein et cela se répercute sur son travail et la mission qui lui est assignée. Nous sommes pour la préservation de la dignité de l’enseignement et cette dignité en fin de compte est garantie par la fonction publique», déclare Kamal Ghiam, enseignant de primaire.

Et l’élève dans tout cela? Une victime en proie à des grèves successives et voyant planer le spectre d’une année blanche qui se profile à l’horizon? Mohammed Bencheikh, enseignant de philosophie au lycée Hassan II ne l’entend pas de cette oreille. «Nous sommes tristes pour les élèves qui depuis deux mois et demi ne sont toujours pas retournés en classe, mais pourquoi l’enseignant doit-il accepter un statut unifié qui lui porte préjudice?», justifie cet enseignant qui préfère rester optimiste, en attendant l’issue de la rencontre du 14 décembre entre le gouvernement et les syndicats. Une réunion où le statut unifié était au menu.

Par Hafida Ouajmane et Said Bouchrite
Le 14/12/2023 à 18h49