Écoles privées Vs parents d'élèves: retour à la case "tensions"

Une salle de classe (photo d'illustration). 

Une salle de classe (photo d'illustration).  . DR

Revue de presseKiosque360. Un établissement à Fès refuse l'accès à des élèves sous prétexte que les frais de scolarité n'ont pas été acquittés par leurs parents. Ce cas a suffi à raviver les tensions entre l'Union des parents d'élèves de l'enseignement privé et les écoles privées.

Le 01/10/2020 à 17h41

Les tensions se sont de nouveau ravivées entre les parents d'élèves et les écoles privées. L'Union des parents d'élèves de l'enseignement privé au Maroc vient d'annoncer l'organisation d'un sit-in vendredi et samedi prochains pour protester contre les écoles qui refusent l'accès à des élèves pour motif de non-règlement des frais annuels de scolarité par leurs parents.

Pour la représentation des parents, il s'agit clairement d'une provocation de la part de certaines écoles privées, et fait endosser au ministère de l'Éducation nationale la responsabilité de ces présentes tensions entre les deux parties ainsi que toutes les répercussions que cela peut avoir sur l'apprentissage des élèves.

Selon Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte le sujet dans son édition du vendredi 2 octobre, un établissement à Fès a refusé l'accès à deux enfants pour obliger leur père à régler l'intégralité des frais annuels de scolarité, en un seul paiement. Et c'est cet événement qui a attisé ces nouvelles tensions. Pourtant, le parent en question se serait bien acquitté des frais et leurs enfants ont fait normalement la rentrée des classes.

Dans un communiqué de l'Union des parents d'élèves dont se fait écho Al Ahdath Al Maghribia, il s'agit là en fait d'une condition dissuasive imposée à ce père de famille qui a souhaité constituer une association de parents et tuteurs d'élèves pour défendre les droits des enfants scolarisés dans cet établissement.

Cet incident aura donc suffi pour rallumer la mèche, les parents dénonçant de plus en plus la transgression flagrante par certaines écoles privées des lois en vigueur et leur violation d'un droit constitutionnel des enfants, celui de l'accès à l'éducation.

La même source rappelle, par ailleurs, que ces tensions ne sont finalement qu’une continuité de ce que l'on a déjà vécu à la fin de la dernière année scolaire. À l'époque, alors que le pays voyait l'état d'urgence se prolonger, des parents d'élèves ont tout bonnement refusé de régler aux établissements scolaires les frais de scolarité des mois de mai et juin. Le motif: l'insistance de certaines écoles sur le règlement de l'ensemble des frais de scolarité qui leur étaient dus même avec l'application de l’enseignement à distance, alors que plusieurs autres ont consenti des baisses allant jusqu'à 50 %.

Les écoles qui ont rechigné à accorder ces réductions ont ainsi provoqué l'ire de parents déjà mis à mal par le confinement, parfois aussi par la perte de leurs revenus, ainsi que par l’obligation d’accompagner et assurer eux-mêmes l’enseignement à distance à leurs enfants.

Du côté de l'autorité de tutelle qu'est le ministère de l’Éducation, et malgré l'ampleur du désaccord entre les deux parties, aucune mesure ne semble prête à être prise pour l’atténuer. Et pour cause, la tutelle considère que les questions liées aux frais de scolarité sont régies par la relation entre les écoles et les parents et qu'elle n'a, par conséquent, pas à intervenir à ce sujet. En revanche, elle est tenue par tout ce qui touche aux aspects pédagogiques. Une position qui ne calmera certainement pas les parents!

Par Fayza Senhaji
Le 01/10/2020 à 17h41