Du serment d'Hippocrate à Daach

DR

Revue de presseKiosque360. Il s'agit du triste itinéraire d'un jeune marocain, que tout à priori prédestinait à une carrière brillante de médecin. Entraîné sur le chemin du jihad en Syrie, le jeune Hakim a succombé dans un affrontement sanglant contre les forces de Bachar Al Assad le jour de l'Aïd.

Le 17/10/2014 à 20h34

Dans sa livraison du week-end, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribiya nous livre le parcours de Hakim. Ce jeune tétouanais était pourtant né sous une bonne étoile, dans une famille sans histoires, son père exerce le métier de cardiologue. Selon le quotidien, Hakim a eu une enfance des plus normales, pratiquant le football et la natation, et n'a montré aucun signe de rébellion même quand il atteint la puberté, âge où il est plus commun de voir chez l'adolescent des changements psychologiques et comportementaux.

Le baccalauréat en poche, et grâce à sa maîtrise de la langue espagnole, Hakim s'oriente sur les traces de son père, il quitte son petit "Tétouan", direction l'université de médecine de Grenade, où il avait l'espoir d'empocher son doctorat avant de retourner auprès des siens. A peine la première année entamée, des nouvelles peu réjouissantes parviennent à la famille sur les difficultés scolaires qu'affronte leur fils. Pis encore, Hakim a des fréquentations douteuses qui suscitent l'inquiétude de son père. Deux ans passent, tout se confirme. Hakim se voit contraint d'interrompre ses études. Il a d'autres desseins qu'il souhaite à présent poursuivre hors du chemin de la médecine.

Triste sort

Le retour au bercail se fait non sans amertume, notamment de la part de sa famille qui a mis tout son espoir en lui. Au Maroc, il s'oriente vers des études en sciences économiques, et son sort alors prend une tournure dramatique. Il se lie à des groupuscules extrémistes, est arrêté en 2010 et écope de 3 ans de prison ferme. Pendant son incarcération, Hakim réussit à obtenir une licence en sciences économiques, mais campe toujours sur son idéologie radicale, malgré les tentatives avortées de sa famille de l'en dissuader. En 2013, Hakim est libéré, mais sa famille n'aura pas le temps de se réjouir de ce qu'elle pense être la fin de ses soucis. La nouvelle tombe comme un couperet, Hakim s'est envolé vers la Syrie pour y rejoindre les rangs des djihadistes de l'état islamique, qui l'élève au rang d'émir. Il trouve la mort peu après, lors d'un affrontement contre les forces de Bachar Al Assad. Triste sort d'un jeune marocain, nouvelle victime d'une idéologie qui prône la mort et maudit la vie.

Par Le360
Le 17/10/2014 à 20h34