Ce n’est que le 8 janvier dernier que l’UMT, à l’instar des autres syndicats, a pris connaissance du nouveau projet de loi organisant le droit de grève. C’est le gouvernement El Othmani qui en a envoyé copie aux syndicats, les informant aussi que le texte avait été soumis au Parlement. L’actuelle mouture sort en somme des tiroirs, puisqu’elle a été adoptée depuis un peu moins de deux années par le gouvernement Benkirane.
Or, dans une déclaration au quotidien Akhbar Al Yaoum de ce lundi 29 janvier, El Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT, affirme avoir demandé au chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, de retirer ce texte, avant même son examen par les parlementaires. El Othmani a répondu qu’il ne pouvait plus faire machine arrière, du moment que ce texte avait déjà été adopté par le précédent gouvernement, et qu’il fallait donc laisser le Parlement dire son mot.
Selon le patron de l’UMT, le refus de ce projet de loi s’expliquerait par la nécessité d’adopter une méthode participative, afin que les syndicats, premiers concernés par ce texte, puissent contribuer à sa confection. Il va même plus loin en qualifiant l’actuel projet de loi organisant le droit de grève de «liberticide», «anti démocratique», car plus proche d’un «code pénal» que du droit du travail. Il s’agit, toujours selon Moukharik, d’un nouveau recul qui vient s’ajouter à l’atteinte constante «aux libertés syndicales» et au refus de mettre fin à l’interminable stagnation des salaires des fonctionnaires et ouvriers.
L’UMT, dont le Conseil national doit se réunir en session extraordinaire la semaine prochaine, promet de décréter un mois de grève, dont la date du déclenchement et les modalités restent à préciser, ajoute Akhbar Al Yaoum. Une réunion confirmée par le quotidien Assabah de ce lundi 29 janvier, qui rapporte que Moukharik en appelle à la mobilisation de «toutes les forces vives et démocratiques du pays pour défendre les droits acquis et participer aux différentes actions de protestation que les centrales syndicales décideront».