Doublage des séries, publicités... La voix off, un "job de l'ombre"

DR

Revue de presseKiosque360. La voix off reste un métier de l'ombre souvent méconnu, même s'il fait partie du quotidien de la télévision et des publicités audiovisuelles. Pourtant, il rencontre nombre de difficultés. Décryptage.

Le 06/10/2020 à 19h16

Ils exercent un métier où leur voix leur vole la vedette. Ce sont les «voix off» auxquelles le mensuel Bab Magazine, édité par la MAP, s'est intéressé de près dans son édition du mois d'octobre, pour sensibiliser les lecteurs à l'univers de cette profession si peu connue du grand public. Pourtant, ces voix nous accompagnent au quotidien sur nos écrans, nos radios, dans les supermarchés, les gares, les aéroports...

Contrairement à l'idée reçue selon laquelle une belle voix ne suffit pas pour réussir une carrière dans ce domaine, le doublage exige une sensibilité artistique, une maîtrise parfaite des techniques d'enregistrement, ainsi qu'une capacité d'adaptation de la voix en fonction des situations.

Il faut avoir un talent, le travailler et le perfectionner. Il faut aussi maîtriser les différents types de commentaires vocaux qui sont utilisés dans les différents domaines recourant à la voix off: émissions TV, documentaires, publicité radio et télé, dessins animés, feuilletons, films institutionnels, téléphonie… Il y a le message promotionnel, émotionnel, informationnel et institutionnel. C'est pour cela que ce métier est traditionnellement exercé par des comédiens, des animateurs radios et des journalistes.

Si ce métier offre des opportunités indéniables, notamment avec la diversification des produits médias et la multiplication des moyens de diffusion, le marché peine encore à prendre son élan en raison de l'irrégularité des offres et du manque d'organisation et de structuration dont il souffre, fait observer Bab Magazine.

«En l'absence d'un statut et de lois qui régissent ce domaine, il est difficile de considérer la voix off comme un métier à part entière», souligne le journaliste et animateur radio Khalid Nizar. «Etroitement liée au travail des agences publicitaires et des maisons de production, cette profession souffre d’anarchie. Il n'y a pas de règlement qui encadre et harmonise ce domaine. Sincèrement, on ne peut pas vivre uniquement de ce métier. Il peut être considéré comme un travail secondaire pour gagner de l'argent et, en même temps, exercer sa passion et travailler sur soi», regrette-t-il. Le magazine s'est également intéressé au volet financier. Il avance que, dans ce domaine, les cachets restent extrêmement variables avec «des prestations low-cost et d'autres dont la rémunération est relativement importante ». La notoriété de la voix off et la nature de la prestation sont d'importants facteurs qui impactent le tarif proposé. «Lorsque la voix d'une personne est assez connue et populaire, elle permet à l'auditeur de pouvoir mettre un visage sur la voix et renforce la crédibilité du message passé ou du produit présenté», estime Khalid Nizar. «Généralement, les tarifs commencent à partir de 1.000 dirhams et peuvent aller jusqu'à 15.000 dirhams. C'est un produit qu'on peut négocier», note-t-il.

Sur ce même registre, le comédien et spécialiste en doublage Zakaria Achkour partage l'avis de Khalid Nizar. «Dans le marché de la voix off, les prix ne sont pas fixes, ils commencent généralement à partir de 1.500 dirhams pour un message qui peut comprendre une phrase comme il peut s'étaler sur toute une page», explique-t-il. «Pour les spots TV, les tarifs sont plus intéressants. Ils commencent à partir de 2.000 dirhams, tandis que dans le Web les prix varient selon plusieurs critères, notamment la nature du produit, le minutage, la cible…», poursuit-il.

Toutefois, il faut savoir que ces tarifs ne sont pas valables pour le doublage considéré comme un segment différent avec une tarification qui lui est propre, comme l'explique à Bab Magazine le comédien Zakaria Achkour. Elle est calculée à partir de 8 dirhams pour le dialogue.

Par Fayza Senhaji
Le 06/10/2020 à 19h16