La transplantation d’organes demeure très faible au Maroc comparé à d’autres pays en raison du nombre dérisoire de donneurs mais aussi du coût de cette opération. L’hebdomadaire La Vie Eco rapporte, dans sa dernière édition, que le nombre de donneurs inscrits au registre des dons ne dépasse pas les 1.200 personnes.
Cette pénurie affecte particulièrement le domaine de la greffe rénale. Pourtant, la première transplantation rénale au Maghreb a été opérée il y a 34 ans à l’hôpital Ibn Rochd de Casablanca. Depuis, nos néphrologues n’ont réalisé que 600 transplantations rénales, quand leurs homologues espagnols en réalisent 4.000 par an.
Du coup, des spécialistes ont tiré la sonnette d’alarme et appelé à une mobilisation des acteurs concernés et à la révision de la loi régissant le prélèvement et la transplantation d’organes afin d’augmenter le nombre de donneurs. Il faut savoir que près de 3 millions de Marocains souffrent d’insuffisance rénale chronique ou terminale. La transplantation du rein, l’organe le plus transplanté au Maroc, permet aux malades d’éviter la dialyse à vie, tout aussi coûteuse avec le temps.
L’hebdomadaire La Vie Eco souligne que le professeur de néphrologie Amal Bourquia considère que «la situation est préoccupante car 34.000 patients sont en hémodialyse, dont 23.000 sont pris en charge par le secteur libéral, 3.000 dans le cadre du partenariat public-privé et 9.000 par le secteur public et des associations». Le Maroc compte 407 centres d’hémodialyse qui traitent des patients devant être dialysés trois fois par semaine sachant que le coût d’une séance s’élève à 850 dirhams.
L’hémodialyse ne traite que l’épuration du rein. Les autres fonctions rénales doivent être traitées avec des médicaments dont le coût varie entre 3.000 et 5.000 dirhams. La transplantation demeure donc le moyen le plus recherché pour traiter cette maladie.