Beaucoup de gens font preuve d’une charité et d’une générosité extrêmes quand il s’agit d’aider, financièrement parlant, les plus démunis. Mais dès qu’ils sont sollicités pour donner de leur sang, ils font marche arrière, non par égoïsme ou par insensibilité aux malheurs des autres, mais par peur d’éventuelles "complications" que ce geste induirait pour leur santé physique.
Se faire extraire un élément vital de son corps, ne serait-ce que quelques gouttes de sang, est un acte qui effraie beaucoup de personnes. A leurs yeux, le don du sang revient à un don de soi, à sacrifier "une partie de soi-même" qui coulera dans les veines de quelqu’un d’autre et qu’ils ne pourront jamais récupérer.
Pour qu’ils chassent définitivement cette crainte infondée, il suffit à ces personnes de comprendre que la perte d’un peu de leur sang se retrouve compensée au bout d’un laps de temps très court: il faut en effet moins de six heures pour que ce sang qu’ils ont donné se régénère.
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Quant aux protéines et les anticorps qui se trouvent dans le sang, ceux-ci sont "refabriqués" très rapidement par le corps, dans un délai compris entre quelques heures et quelques jours.
Quant aux effets secondaires immédiats, consécutifs à un prélèvement de sang, ils sont rares, bénins et éphémères: ils consistent en une pâleur, une légère fatigue ou encore un petit malaise (dit « malaise vagal», soit un évanouissement de courte durée), sans gravité aucune.
Par ailleurs, donner de son sang est un acte anodin, qui ne fait encourir aucun risque de chambouler la circulation sanguine. La pression sanguine ou la tension artérielle baisse certes très légèrement après un prélèvement, mais celle-ci remonte rapidement pour se stabiliser.
Pour aider son organisme à se rétablir après avoir donné de son sang, il est important de se reposer un peu juste après le prélèvement, de prendre une collation, de boire de l’eau, et d’éviter tout effort physique intense juste après le prélèvement sanguin.
Parmi les questions les plus fréquemment posées par de potentiels donneurs, encore réticents à donner de leur sang, la question de la douleur, celle de la peur de l’aiguille qui transperce la peau. Il faut savoir qu’hormis un léger picotement ressenti au moment de la piqûre, le prélèvement de sang est un acte parfaitement indolore.
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Autre justification des potentiels donneurs: le manque de temps, alors que le prélèvement lui-même ne dure que 8 à 10 minutes.
Autre frein: la crainte de contracter une infection, ou un virus, mais il faut savoir que donner son sang est un acte médical, qui n’expose à aucun risque de contamination. Le process du don volontaire de son sang s’effectue selon les normes en vigueur, et comporte en effet les maillons et les filtres nécessaires à l’impossibilité d’infiltration d’un virus ou de tout autre élément nocif dans le corps du donneur.
De l’entretien préalable, confidentiel et obligatoire, jusqu’aux analyses post-prise de sang, pour détecter l’éventuelle présence d’une hépatite B ou C, du VIH, la syphilis, etc., en passant par les différents contrôles de qualité, le sang prélevé sur chaque donneur est soumis à des normes de salubrité et de qualité draconiennes, autant de mesures de protection contre tout risque d’infection ou de contamination du donneur, comme du receveur.
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Tous les instruments utilisés (comme les poches contenant le sang ou les aiguilles) sont par ailleurs stérilisés, ou à usage unique.
Quant à la vente de poches de sang, qui inquiète très souvent, il faut savoir qu’elle n’est pas pratiquée au Maroc. Dans notre pays, pour des raisons éthiques, liées au respect de la dignité de l’être humain, le sang ne peut être ni acheté ni vendu.
La plupart des infox liées au don du sang paraissent, pour la plupart d’entre elles, si incongrues qu’il est difficilement imaginable qu’elle puissent perdurer. Celles-ci ont quand même la peau dure, et parviennent encore à dissuader bien des personnes qui se disent disposées à donner de leur sang.