Fermés depuis l’instauration du confinement général décrété dans le cadre de la lutte contre l’épidémie du nouveau coronavirus, les cabarets et les discothèques de Casablanca et d’autres villes du pays ont été exclus de la liste des activités autorisées à reprendre après l’allégement du confinement. Du coup, des milliers de travailleurs exerçant dans ces espaces se sont retrouvés sans travail et demeurent sans aucune source de revenu. De plus, cette catégorie professionnelle, dans sa majorité, n’est pas déclarée à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et ne dispose pas de la carte RAMED, fait remarquer le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 11 août. S'il s’agit d’un secteur structuré, l’informel, en réalité, y bat son plein.
Plusieurs employés ont confié au quotidien leurs souffrances et leurs conditions de vie insupportables depuis la fermeture de leurs espaces de travail. «Je ne perçois pas de salaire et ne dispose d’aucune couverture sociale. Mon revenu provenait uniquement des pourboires. De la générosité des clients», a confié au quotidien l'employé d’un cabaret de Aïn Diab. Et de préciser que, durant cette période de crise, sa seule source de revenu reste la générosité de certains clients. Le même constat a été dressé par une femme qui assurait le nettoyage des toilettes dans une discothèque de la capitale économique du pays. Dans une déclaration au quotidien, elle déplore cette situation qui l’a privée de la seule source de revenu qui lui permettait de subvenir aux besoins de ses petites-filles, après le décès de leur mère.
Ainsi, le maintien de la fermeture de ces espaces a eu de lourdes répercussions sur toute une catégorie sociale très vulnérable. Les musiciens et les artistes sont aussi victimes de cette situation. «Je ne comprends pas pourquoi ces restaurants, où il y a de la musique le soir, ont été exclus de la liste des activités autorisées dans le cadre de l’allégement du confinement, alors que d’autres espaces (souks, plages) accueillent de nombreuses personnes», s’interroge le gérant d’un restaurant de Aïn Diab.
Cet état de fait a poussé des particuliers, qui aiment les soirées nocturnes dans les discothèques et les cabarets, à organiser des soirées informelles chez eux, en présence de plusieurs personnes. Ce qui n’écarte pas le risque du foyer épidémique «presque familial», ironise le quotidien.