Dilapidation des carrières de sable: à qui profite le crime?

Carrière de sable.. DR

Revue de pressePratique illégale qui provoque des dégâts sur l’environnement, le pillage du sable serait entretenu et encouragé par des réseaux et des élus qui servent des parties invisibles, résume l’éditorialiste du quotidien Al Akhbar, dont est tirée cette revue de presse.

Le 30/08/2024 à 20h44

«Le pillage du sable, responsable de graves conséquences sur l’environnement, alimente les comptes de parties invisibles qui mobilisent des repris de justice et une armée de toxicomanes chômeurs. Lesquels utilisent des triporteurs et des engins qui roulent la nuit comme des fantômes», constate l’éditorialiste du quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 31 août et 1er septembre.

Cette contrebande, explique l’éditorialiste, «crée une activité commerciale à hauteur de milliards au marché noir, devenu un paramètre influent dans la composition des conseils élus, en plus de la mainmise sur le paysage électoral en fonction de la prolifération du phénomène dans les collectivités territoriales».

Et de souligner que «ce pillage provoque d’épineux problèmes pour les autorités locales, la police et la gendarmerie royale, en raison de la complexité des circuits d’intérêts et les stratégies des élus pour mêler crimes environnementaux et chômage, sans compter l’argument de la paix sociale utilisé comme épouvantail chaque fois qu’il y a durcissement du contrôle et rappel à l’ordre des contrevenants».

«Il y a les pilleurs de sable, il y a ceux qui le transporte pour le stocker dans des dépôts clandestins, ceux qui leur accordent une légitimité juridique en les acheminant vers les points de vente de matériaux de construction, ceux qui attestent que ces sables proviennent de carrières autorisées, ceux qui l’achètent à prix bas, ceux qui brouillent les cartes en liant chômage et paix sociale, ceux qui trouvent des prétextes pour ne pas arrêter l’hémorragie et des élus qui entravent toute rigueur dans la gestion de ce fichier, en plus du silence des associations de l’environnement et des droits humains», constate l’éditorialiste.

Face à l’ampleur de ce phénomène, conclut l’éditorialiste, «il n’y a pas de solution magique hormis le principe de reddition des comptes, une meilleure application des directives royales, des engagements du Maroc et des rapports qui dévoileront les parties invisibles qui tirent profit de cette situation pour les traduire en justice».

Par Mohamed Younsi
Le 30/08/2024 à 20h44