Le déconfinement s’annonce délicat sur de nombreux chantiers, parmi lesquels figure le dialogue social. Dans son édition du 26 juin, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia fait suite à la proposition du ministre du Travail et de l’insertion professionnelle Mohamed Amekraz, lors de la première session de travail consacrée au dialogue social mercredi dernier, qui s’est heurtée d'ailleurs au refus catégorique des centrales syndicales.
Objet de la discorde: la méthodologie adoptée lors de cette première réunion dédiée au dialogue social d’après crise sanitaire, et auquel ont participé des membres de la CGEM. En effet, le ministère aurait consacré ce premier rendez-vous à étayer son exposé, reportant ainsi l’intervention du patronat à la deuxième réunion, puis celle des syndicats en dernier lieu. Une ligne de conduite réfutée par les centrales syndicales sous prétexte qu'il s'agit d'une "perte de temps et d’énergie et tout sauf propice au dialogue social".
Les sources syndicales citées par le journal appuient leurs revendications par la nécessité de mettre en place une commission de veille sociale à l’instar du Comité de veille économique dont la mission est d’anticiper les répercussions économiques directes et indirectes de la crise sanitaire du Covid-19 sur l’économie nationale. En l’occurrence, celle-ci sera chargée «de suivre de près l'évolution des travailleurs ayant perdu leur emploi sous l’effet de la propagation de la pandémie et de mettre en oeuvre des mécanismes rigoureux pour se préparer à d’éventuelles crises».
Autre injonction phare défendue par les associations de défense des droits communs des travailleurs, le renforcement de la sécurité sanitaire sur les lieux de travail après l’apparition de plusieurs foyers industriels, à l’échelle nationale, ou encore, la réunion des conditions d’un retour à la normale pour des employés placés en situation de chômage depuis près de 3 mois.
Pour leur part, le plan d’action proposé par le patronat répond davantage à des impératifs corporatistes et vise à présenter des mécanismes de relance, qui incite l’État à intervenir massivement pour encourager les dirigeants d’entreprises à tenir le coup dans un contexte conjoncturel frileux.
Ceci dit, Mohamed Amkraz a tenu à préciser à l’issue de cette réunion tripartite que le rejet de la proposition ministérielle par les centraux syndicats atterrira incessamment sur le bureau du Chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani.