La chambre des crimes financiers près du tribunal de première instance de Rabat vient d’ordonner le lancement des procédures de recherche visant des responsables au sein de la Société national du transport et de la logistique (SNTL) et qui refusent de se présenter devant la justice dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds. Les services de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) ont même été sollicités pour la diffusion de bulletins de recherche quotidiens.
C’est Assabah qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 18 février, expliquant que la cour a pris la décision cette semaine après avoir constaté l’absence des concernés lors des audiences sans motif valable. La même source ajoute que trois des concernés sont aujourd’hui privés de certains de leurs droits et qu'une saisie de leurs biens a été ordonnée le temps que la procédure judiciaire arrive à son terme.
La publication explique que ces décisions ont été prises dans le cadre d’une affaire où 20 anciens responsables de l’Office national du transport, ancêtre de la SNTL, sont soupçonnés d’être responsables d’un déficit de 30 millions de dirhams dans les caisses de l’établissement. Des preuves de détournements, corruption et falsifications de documents auraient même été obtenues lors de l’enquête sur cette affaire. D’ailleurs, rappelle la même source, trois des personnes soupçonnées se trouvent déjà en prison depuis trois ans, après deux plaintes déposées par la SNTL et qui ont conduit à l’ouverture de ce dossier.
Dans ces dernières, ajoute Assabah, la société dénonce le détournement de sa flotte pour des besoins autres que celles entrant dans le cadre de son activité opérationnelle. Les personnes accusées sont, en effet, soupçonnées d’avoir eu recours aux camions de la SNTL pour réaliser des prestations au profit d’autres sociétés, sans pour autant qu’il n’y ait de contrat liant les deux parties.
Les plaintes dénoncent également des anomalies au niveau du système informatique, après que des factures ont été saisies comme réglées alors qu’elles ne l’ont pas été dans la réalité, sans parler d’effets de commerce saisis bien avant leur date d’échéance pour masquer des opérations douteuses et qui, in fine, ont constitué des dettes que l’entreprise a dû régler.
Il est à noter que d’anciens responsables d’agences de la SNTL dans le nord du royaume, ainsi que des complices opérant à l’époque des faits dans des compagnies internationales de transport, sont accusés dans cette affaire.