À la date du 25 mars 2025, la situation hydrique affiche une amélioration notable grâce aux dernières précipitations. Les réserves totales dans les barrages atteignent 6.326,8 millions de mètres cubes (Mm³), contre 4.978,4 Mm³ le 11 mars. Cela représente une progression de 1.348,4 Mm³, soit une hausse de près de 27% en seulement deux semaines. Le taux national de remplissage passe ainsi de 29,6% à 37,6%, sur une capacité globale de 16.840,2 Mm³.
Avec un réservoir de 3.522,25 Mm³, le barrage Alwahda, situé dans la province d’Ouezzane, stocke désormais 1.938,3 Mm³, soit 55% de remplissage, en forte hausse par rapport aux 1.387,1 Mm³ du 11 mars. L’ouvrage a ainsi engrangé 551,2 Mm³ supplémentaires en quinze jours, représentant plus de 40% du gain national enregistré sur cette période.
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À l’opposé, la situation du barrage Al Massira, deuxième plus grand du pays avec 2.656,99 Mm³ de stockage, reste préoccupante. Son taux de remplissage n’est que de 4,3%, contre 3,1%, il y a deux semaines. Malgré un gain de 32 Mm³, les réserves de cette infrastructure, située dans la province de Settat, ne s’élèvent qu’à 115,5 Mm³.
Le barrage Bin El Ouidane, d’une capacité de 1.215,5 Mm³, a vu ses réserves grimper à 128,9 Mm³, contre 78,9 Mm³ deux semaines plus tôt. Cela correspond à un gain de 50 Mm³, soit un taux de remplissage de 10,6%. Le barrage Idriss 1er, situé dans la province de Taounate, atteint 34,1% de remplissage avec 385,2 Mm³, contre 26,2% précédemment. Le gain de 89,5 Mm³ traduit un bon apport hydrique dans cette zone.
Du côté du barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah, sur l’oued Bouregreg, les réserves s’élèvent désormais à 596,7 Mm³, contre 442,3 deux semaines plus tôt, soit une progression de 154,4 Mm³. Le taux de remplissage est désormais de 61,2%.
Le barrage Oued El Makhazine, dans le bassin du Loukkos, a atteint sa capacité maximale de 672,9 Mm³, contre 490 Mm³ précédemment. Il est désormais plein à 100%. Son taux de remplissage a progressé de 27 points, confirmant une pluviométrie favorable dans le nord-ouest.
Le barrage Ahmed Al Hanssali, dans la région de Béni Mellal-Khénifra, a plus que doublé son volume stocké, passant de 54,3 Mm³ à 117,5 Mm³. Son taux de remplissage passe ainsi de 8,1% à 17,6%, avec un gain net de 63,2 Mm³. Le barrage Dar Khrofa, situé dans la province de Larache, passe de 70,9 à 113,3 Mm³, soit une progression de 42,4 Mm³. Il atteint un taux de remplissage de 23,6%.
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En revanche, le barrage Mansour Eddahbi, à Ouarzazate, perd un volume de 0,3 Mm³, passant de 196,1 à 195,8 Mm³, avec un taux stable à 44%. Le barrage Hassan II, dans la région de Figuig, progresse légèrement à 62 Mm³, contre 60,8 auparavant. Son taux de remplissage se chiffre à 15,8%.
Hassan Addakhil, dans la province d’Errachidia, reste stable à 205,5 Mm³ (65,7%), sans gain net. Agdez et Kaddoussa, également situés dans la vallée du Drâa, enregistrent de légères baisses, respectivement -0,2 et -0,6 Mm³.
Le barrage Neuf Avril 1947, près de Tanger, atteint 69,6 Mm³ (23,2%), avec un gain de 7 Mm³. Youssef Ben Tachfine, au sud d’Agadir, grimpe à 44,2 Mm³, contre 33,6 précédemment (+10,6 Mm³). Asfalou, dans le Haut Atlas oriental, passe de 102,3 à 111,8 Mm³, avec un taux de remplissage de 39,7%.
Le barrage Sultan Moulay Ali Cherif reste stable à 54,7 Mm³, pour une capacité de 280,18 Mm³ (19,5%). Le barrage Mohamed V, dans le nord-est, affiche une nette progression: de 117,2 à 147,5 Mm³ (+30,3), atteignant 61,7% de remplissage. Hassan 1er, dans le centre du pays, progresse de 41,4 à 49,9 Mm³ (+8,5), atteignant 21,1%. Enfin, El Kensera, dans le nord, monte à 73 Mm³, soit 33,7% de remplissage, après un gain de 12,8 Mm³.
Barrage | Capacité (Mm³) | Réserves au 25 mars 2025 (Mm³) | Taux de remplissage au 25 mars 2025 (%) | Réserves au 11 mars 2025 (Mm³) | Taux de remplissage au 11 mars 2025 (%) | Gain (Mm³) |
---|---|---|---|---|---|---|
ALWAHDA | 3522,25 | 1938,3 | 55 | 1387,1 | 39,4 | 551,2 |
AL MASSIRA | 2656,99 | 115,5 | 4,3 | 83,5 | 3,1 | 32 |
BIN EL OUIDANE | 1215,5 | 128,9 | 10,6 | 78,9 | 6,5 | 50 |
IDRISS 1er | 1129,56 | 385,2 | 34,1 | 295,7 | 26,2 | 89,5 |
SIDI MOHAMMED BEN ABDELLAH | 974,79 | 596,7 | 61,2 | 442,3 | 45,4 | 154,4 |
OUED EL MAKHAZINE | 672,86 | 672,9 | 100 | 490 | 72,8 | 182,9 |
AHMED AL HANSSALI | 668,17 | 117,5 | 17,6 | 54,3 | 8,1 | 63,2 |
Dar Khrofa | 480,27 | 113,3 | 23,6 | 70,9 | 14,8 | 42,4 |
MANSOUR EDDAHBI | 445,52 | 195,8 | 44 | 196,1 | 44 | -0,3 |
HASSAN II | 392,3 | 62 | 15,8 | 60,8 | 15,5 | 1,2 |
HASSAN ADDAKHIL | 312,79 | 205,5 | 65,7 | 205,5 | 65,7 | 0 |
NEUF AVRIL 1947 | 299,96 | 69,6 | 23,2 | 62,6 | 20,9 | 7 |
YOUSSEF BEN TACHFINE | 298,86 | 44,2 | 14,8 | 33,6 | 11,2 | 10,6 |
ASFALOU | 281,68 | 111,8 | 39,7 | 102,3 | 36,3 | 9,5 |
SULTAN MOULAY ALI CHERIF | 280,18 | 54,7 | 19,5 | 54,2 | 19,4 | 0,5 |
AGDEZ | 244,73 | 54,3 | 22,2 | 54,5 | 22,3 | -0,2 |
MOHAMMED V | 239 | 147,5 | 61,7 | 117,2 | 49 | 30,3 |
HASSAN 1er | 236,04 | 49,9 | 21,1 | 41,4 | 17,6 | 8,5 |
KADOUSSA | 224,18 | 79 | 35,2 | 79,6 | 35,5 | -0,6 |
EL KENSERA | 216,42 | 73 | 33,7 | 60,2 | 27,8 | 12,8 |
Total | 16840,2 | 6326,8 | 37,6 | 4978,4 | 29,6 | 1348,4 |
Malgré cette embellie, les niveaux des ressources en eau restent en deçà des moyennes historiques. C’est d’ailleurs le constat qui a été récemment dressé par le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka: «Si nous analysons les tendances récentes, nous constatons que les apports en eau de surface n’ont pas dépassé 18 milliards de m³ sur les dernières décennies. Et lorsque nous affinons encore plus l’analyse, au cours des dix dernières années, ces apports n’ont jamais excédé 5 milliards de m³ par an. Cette baisse est considérable et reflète l’ampleur du stress hydrique auquel nous sommes confrontés.»
Il a alors insisté sur l’importance des infrastructures hydrauliques mises en place depuis plusieurs décennies. «Nous avons aujourd’hui 154 barrages, avec une capacité totale de 20 milliards de m³, et nous poursuivons activement la construction de nouveaux barrages pour répondre aux besoins croissants du pays, en plus des 150 petits et moyens barrages, qui jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau, notamment dans les zones rurales où l’accès à l’eau est plus fragile».
Aperçu des travaux de construction du barrage Aït Ziat, dans la province d’Al Haouz.
Le Maroc a également misé sur des solutions alternatives pour sécuriser son approvisionnement en eau. Le pays dispose aujourd’hui de 16 stations de dessalement d’eau de mer, une technologie qui a commencé à être développée dès 1977 à Boujdour, comme l’a rappelé le ministre: «Aujourd’hui, nous avons atteint une production de 277 millions de m³ grâce au dessalement, et nous avons aussi 17 ouvrages de transfert d’eau pour mieux redistribuer cette ressource sur le territoire». S’ajoutent à cela les projets des autoroutes de l’eau et de stations d’épuration des eaux usées.
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