Des drones pour traquer les mafias du sable

Les autorités intensifient la lutte contre le pillage du sable et l’exploitation anarchique des carrières. Tous les moyens sont mis en œuvre, y compris les plus sophistiqués comme les images satellites, les drones et les relevés topographiques.. DR

Revue de pressePour lutter contre le pillage du sable, le ministère de l’Équipement a lancé un programme de contrôle basé sur de nouvelles techniques de relevés topographiques. Un modèle de drone pour la surveillance topographique, désormais opérationnel. Une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 07/02/2024 à 20h41

Les autorités intensifient la lutte contre le pillage du sable et l’exploitation anarchique des carrières. Tous les moyens sont mis en œuvre, y compris les plus sophistiqués comme les images satellites, les drones et les relevés topographiques.

C’est ainsi, explique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 8 février, qu’un nouveau programme de contrôle sera déployé à travers le pays. Des drones seront utilisés pour mettre fin au pillage du sable par des mafias.

D’après le ministre de l’Équipement qui vient d’annoncer le lancement de ce programme, ce nouveau dispositif de contrôle s’appuie sur un système informatique de gestion des carrières de sable. Lequel système utilise de nouvelles techniques de relevés topographiques en ayant recours à des drones.

Ce modèle de drone pour la surveillance topographique est déjà opérationnel dans certaines régions.

Le nouveau programme prévoit également le contrôle des axes routiers qui mènent aux zones touchées, ainsi que l’ouverture de zones de stockage contrôlées de sable.

Selon des chiffres non officiels, poursuit le quotidien, le sable pillé est largement utilisé sur le marché national. Il représente environ 55% du sable utilisé dans les chantiers. Ainsi, selon les mêmes chiffres, 16% du sable utilisé provient des lits des oueds, 7,25% du concassage et 14,49% est issu du prélèvement autorisé sur les dunes de sable. Le reste, c’est-à-dire 55,07%, provient du pillage et des carrières non autorisées.

Cela dit, avance le quotidien, même pour les carrières autorisées, qu’elles soient de sable, de marbre ou de tout autre matériau de construction, rares sont celles qui paient régulièrement des redevances aux communes sur le territoire desquelles elles se trouvent. Et ce, qu’'il s’agisse de communes rurales ou urbaines, ce qui représente pour ces dernières un reste à recouvrer de plusieurs millions de dirhams.

A noter que la moyenne annuelle des quantités de sable autorisées entre 2018 et 2021 s’élève à 13 millions de mètres cubes. Et le déficit en termes de revenus, estimé par la Cour des comptes, pourrait être attribuable au fait que certains types de sable ne sont pas soumis à la taxe spéciale sur le sable.

Dans tous les cas, le ministre de l’Équipement, qui intervenait dernièrement au Parlement dans le cadre d’une séance consacrée au débat sur le dernier rapport de la Cour, a affirmé qu’il œuvrait avec les parties concernées pour la restructuration et l’organisation des carrières de sable.

Des réformes institutionnelles qui sont engagées, poursuit le ministre, notamment avec la promulgation de la loi 27.13 relative aux carrières, sont de nature à contribuer à la préservation et à une meilleure exploitation de ces ressources naturelles. Un effort a été également déployé en termes de répression du pillage du sable, puisque la police des carrières a déjà réalisé plusieurs centaines d’opérations de contrôle.

Par Amyne Asemlal
Le 07/02/2024 à 20h41