Des autorisations de construire accordées à des fins d’exploitation agricole se sont transformées, sur le terrain, en villas de luxe avec jardins et piscines dans les environs de Casablanca, Rabat et Mohammedia. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 30 septembre, que ces violations des règles d’urbanisme ont été perpétrées avec la complicité d’agents d’autorité et d’élus. Ces responsables délivraient ces documents en contrepartie de sommes d’argent allant de 20.000 à 30.000 dirhams l’unité. Selon une source de l’administration chargée de délivrer les permis de construire, plus de 700 villas anarchiques ont éclos entre une multitude de poulaillers dans la zone de Sidi Yahia Zaër. Ce phénomène s’est répandu dans les environs de Casablanca et Mohammedia, notamment dans les espaces verts à Nouaceur et près de l’Oued El Maleh.
Ces villas ont été construites sur des terrains de 3.000 mètres carrés avec une surface bâtie de 500 mètres, comme c’est le cas pour cette demeure construite près d’un terrain de football dans la commune de Sidi Moussa Ben Ali, relevant de la préfecture de Mohammedia. Selon les premiers éléments de l’enquête des conseillers communaux, des caïds et des agents auxiliaires seraient impliqués dans cette affaire. Afin de circonscrire le scandale, des Mokadems ont été suspendus. C’est d’autant plus aberrant que ces villas appartiennent à des responsables qui ont été impliqués, récemment, dans des affaires de corruption, de chantage et de prostitution.
Le quotidien Assabah rapporte que la mafia de la construction anarchique avait profité de l’état d’urgence sanitaire pour couvrir ces opérations clandestines qui menacent de faire exploser les ceintures de la misère autour des villes. C’est ainsi que, dans les jours qui ont suivi la levée progressive du confinement, les détenteurs de l’argent et ceux du pouvoir se sont alliés pour faire pousser des dizaines de constructions anarchiques, notamment des dépôts de marchandises et des villas. C’est ce qui s’est passé dans des territoires relevant de la préfecture de Berrechid, et ce au vu et au su des autorités locales.
Ces constructions anarchiques et ce découpage clandestin ont fini par être découverts dès la levée progressive du confinement, quand les citoyens ont commencé à se déplacer sans autorisation exceptionnelle. Les mêmes sources indiquent que des alliances politiques soutenues par certains agents d’autorité sont derrière ces graves violations des règles de l’urbanisme. Des violations qui se produisent, comme par hasard, à l’approche des échéances électorales.