Déchets industriels, médicaux et agricoles: Souss-Massa au bord de l’explosion

Déchets médicaux. DR

Revue de presseLa région de Souss-Massa, et la ville d’Agadir en particulier, font face à une hausse continue et préoccupante de la production de déchets solides issus de l’industrie, de la médecine et de l’agriculture. Faute de plan régional pleinement opérationnel, les solutions provisoires peinent à contenir l’ampleur du problème. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 29/07/2025 à 18h34

La gestion des déchets est devenue un casse-tête pour les autorités locales de la région Souss-Massa. La production de déchets industriels, médicaux et agricoles ne cesse de croître, mettant sous pression un système de traitement encore insuffisamment structuré, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition de mardi-mercredi.

Selon les données disponibles, les déchets industriels non dangereux, issus notamment de l’industrie agroalimentaire, des abattoirs, des élevages de volailles, de la production d’huiles, des conserveries de poisson, ou encore des coopératives laitières et de l’artisanat, sont passés de 1.132 tonnes par an en 2020 à plus de 129.000 tonnes prévues en 2025.

Les déchets inertes, quant à eux, ont évolué de 1.400 tonnes à 1.500 tonnes sur la même période. Même constat pour les déchets dits «ultimes», passés de 44.300 tonnes en 2020 à 47.500 tonnes cette année.

Les déchets médicaux et pharmaceutiques non dangereux ont également progressé, passant de 530 kg à 570 kg. Mais c’est surtout l’agriculture qui génère les volumes les plus conséquents: résidus de récoltes, déchets plastiques et sous-produits de l’élevage atteignent désormais 6.725 tonnes par an, contre 5.703 tonnes en 2020, alerte Al Akhbar.

Une partie des déchets agricoles est stockée temporairement avant d’être brûlée. Les déchets verts non agricoles et les déchets inertes finissent le plus souvent dans des décharges sauvages ou des zones d’enfouissement non contrôlées, comme c’est le cas à Agadir. Des pratiques nuisibles à l’environnement et à la santé publique.

Pour tenter d’inverser la tendance, les autorités régionales misent sur l’adoption d’un schéma directeur global, écrit-on. Une étude technique a été réalisée pour dessiner les pistes de traitement adaptées à chaque type de déchet.

Ainsi, les déchets verts, les résidus de volailles ou d’arboriculture pourraient être transformés en compost. Les restes de bananiers seraient valorisés grâce à la méthanisation. Les déchets d’abattoirs, eux, pourraient être recyclés en farines animales. Quant aux déchets inertes, la piste envisagée serait leur réutilisation pour combler d’anciennes carrières. Enfin, les boues issues des stations d’épuration pourraient servir de combustible pour les cimenteries locales.

Pour concrétiser cette stratégie, la création de centres de valorisation et de transformation est prévue dans plusieurs provinces, dont Tiznit, Taroudant, Chtouka Aït Baha et Tata.

À Agadir, le site voisin de la décharge contrôlée de Tamlest a été retenu pour accueillir un centre de tri et d’enfouissement moderne, capable de traiter et valoriser le papier, les bouteilles en plastique et autres déchets recyclables.

En attendant la mise en œuvre complète de ce plan, la région devra jongler entre solutions transitoires et pression croissante des déchets. Un enjeu environnemental majeur, qui rappelle l’urgence d’une gestion durable et concertée des ressources.

Par La Rédaction
Le 29/07/2025 à 18h34