Dar Bouazza: la réfection de l’emblématique route 3001 tourne au scandale

Travaux une route en constructiuon, entre Hay Hassani et Dar Bouazza. (A.Et-Tahiry/Le360)

Revue de presseDe forts soupçons de malversations financières planent sur la commune de Dar Bouazza, après le lancement d’un projet routier à plus de 22 millions de dirhams. Un audit, de l’Intérieur, révèle de graves irrégularités et ouvre la voie à des sanctions contre les élus impliqués. Cet article est une revue de presse tirée de Al Ahdath Al Maghribia.

Le 30/07/2025 à 18h16

L’information a été révélée par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition de ce jeudi 31 juillet. L’Inspection générale du ministère de l’Intérieur a, récemment, interrogé plusieurs responsables locaux, au sujet d’un chantier de voirie urbaine à Dar Bouazza. L’affaire, qui prend de l’ampleur, soulève de graves soupçons de gaspillages et de détournements de fonds publics.

D’après les données obtenues par le journal, l’Inspection générale de l’Intérieur, dépêchée pour une mission de contrôle au sein de la commune de Dar Bouazza (relevant de la préfecture de Nouaceur), a relevé ce que des sources, bien informées, décrivent comme de «graves irrégularités», dans la gestion d’un marché public.

Ce projet portait sur la réhabilitation et l’élargissement d’un axe routier majeur, censé fluidifier la circulation dans cette zone périurbaine en forte expansion. Les inspecteurs ont ainsi examiné de près les travaux d’aménagement et d’élargissement de la route n°3001, reliant la route d’Azemmour au complexe Peninsula en direction de Lamrissa. Un tronçon stratégique, qui a englouti plus de 22 millions de dirhams, prélevés du budget communal de Dar Bouazza.

Mais, au lieu d’un chantier exemplaire, les usagers se retrouvent aujourd’hui confrontés à une route parsemée de nids-de-poule, de finitions bâclées et d’un réseau d’égouts mal aménagé, rendant la circulation chaotique sur ce corridor, pourtant vital, où la densité du trafic est en constante augmentation, relève Al Ahdath Al Maghribia.

Le rapport de l’Inspection générale pointe notamment le coût anormalement élevé des travaux, qui aurait dépassé les barèmes habituels de plus de 70%. Plus inquiétant encore, le cahier des charges initial prévoyait une épaisseur de revêtement bitumineux de 12 centimètres.

Sur le terrain, les inspecteurs n’ont relevé que 8 centimètres de bitume, laissant ainsi disparaître, virtuellement, un tiers des matériaux prévus. Une irrégularité lourde, assimilée à une forme de détournement de fonds publics.

Autre élément troublant, le paiement de la totalité du marché à l’entreprise adjudicataire est intervenu pendant que la présidente de la commune se trouvait en congé maternité. Son vice-président a signé, seul, les documents financiers, autorisant le versement alors que le chantier était loin d’être achevé, écrit-on.

Face à ces révélations, le ministère de l’Intérieur envisage des sanctions disciplinaires à l’encontre du vice-président qui a validé la transaction en l’absence de la présidente.

D’après Al Ahdath Al Maghribia, cette affaire intervient dans un climat déjà tendu. La semaine dernière, en effet, une autre commune du même cercle administratif, soit Bouskoura, a connu un véritable séisme administratif, avec la suspension de son président et de plusieurs conseillers. Ces derniers doivent être prochainement présentés devant la justice pour statuer sur un éventuel retrait définitif de leurs mandats.

Si les faits sont avérés, le dossier de Dar Bouazza pourrait bien devenir un symbole fort, de la lutte contre les pratiques douteuses, dans la gestion des fonds publics, au niveau local. Une affaire à suivre, de très près.

Par La Rédaction
Le 30/07/2025 à 18h16