À Dar Bouazza, l’ambiance est devenue pesante depuis que la Cour d’appel de commerce de la capitale économique a prononcé son verdict ordonnant l’évacuation de centaines de familles. Le jugement, qui concerne exactement 460 cabanons érigés sur un terrain privé portant le titre foncier 30.888, situé sur la route d’Azemmour, doit être exécuté à partir du 24 juin.
Plusieurs résidents affirment avoir été pris de court par cette décision, assurant n’avoir reçu aucun préavis ni avoir été informés de l’existence d’une quelconque procédure à ce sujet. L’un d’eux explique: «Je vis ici depuis plus de 30 ans. J’y ai investi toutes mes économies.»
Une autre résidente indique qu’elle habite sur place depuis l’acquisition du terrain en 2001, ajoutant qu’elle a pris à sa charge les frais de construction du cabanon.
Une troisième témoigne avoir reçu un avis d’évacuation le vendredi 23 mai, en soulignant que l’annonce a pris tout le monde de court et que les habitants n’avaient eu aucune information préalable. Elle indique par ailleurs que les premiers occupants de la zone versaient annuellement 4.000 dirhams par unité cabanon pour accéder aux services de base (eau, électricité, assainissement, etc), un montant qui augmentait chaque fois chaque que le cabanon change de propriétaire.
La zone en question, connue sous le nom de «Camping Caravaning Desserte des plages», abrite depuis plusieurs décennies des installations à usage d’habitation ou de loisir, dont certaines sont considérées par les occupants comme une résidence principale. Le terrain appartient à la famille Ghafir, très connue dans la région, dont l’un des membres fut président de la commune de Dar Bouazza.
Un cabanon sur le terrain privé portant le titre foncier 30.888 à Dar Bouazza. (A.Gadrouz/Le360). عادل كدروز
Plusieurs résidents indiquent avoir acquis leur cabanon à travers des contrats de cession (pour des montants allant jusqu’à 150.000 dirhams) ou de location, documents signés et légalisés dans les services de la commune de Dar Bouazza, outre les redevances annuelles au titre des services de l’eau, l’électricité, etc.
La décision «soudaine» d’expulsion laisse ainsi planer une incertitude totale sur l’avenir de centaines de personnes. Interrogé à ce sujet, un membre de la famille propriétaire du terrain s’abstient de tout commentaire. «Je n’ai rien à rajouter concernant ce dossier. La justice a dit son dernier mot», a-t-il lancé.






