Dar Bouazza: 460 cabanons à évacuer suite à une décision de justice, les résidents crient au scandale

مصير مجهول ينتظر قاطنين كابانوات دار بوعزة بعد قرار الإفراغ

Un cabanon sur le terrain privé portant le titre foncier 30.888 à Dar Bouazza. (A.Gadrouz/Le360)

Le 03/06/2025 à 19h13

VidéoQuelque 460 cabanons installés sur un terrain privé à Dar Bouazza doivent être libérés, à partir du 24 juin, et ce suite à un jugement de la Cour d’appel de commerce de Casablanca. Les résidents concernés se disent surpris de cette décision et s’inquiètent de leur sort. Une chose est sûre, c’est une affaire strictement privée, n’ayant aucun lien avec l’opération de libération du domaine public maritime, initiée par la province de Nouaceur.

À Dar Bouazza, l’ambiance est devenue pesante depuis que la Cour d’appel de commerce de la capitale économique a prononcé son verdict ordonnant l’évacuation de centaines de familles. Le jugement, qui concerne exactement 460 cabanons érigés sur un terrain privé portant le titre foncier 30.888, situé sur la route d’Azemmour, doit être exécuté à partir du 24 juin.

Plusieurs résidents affirment avoir été pris de court par cette décision, assurant n’avoir reçu aucun préavis ni avoir été informés de l’existence d’une quelconque procédure à ce sujet. L’un d’eux explique: «Je vis ici depuis plus de 30 ans. J’y ai investi toutes mes économies.»

Une autre résidente indique qu’elle habite sur place depuis l’acquisition du terrain en 2001, ajoutant qu’elle a pris à sa charge les frais de construction du cabanon.

Une troisième témoigne avoir reçu un avis d’évacuation le vendredi 23 mai, en soulignant que l’annonce a pris tout le monde de court et que les habitants n’avaient eu aucune information préalable. Elle indique par ailleurs que les premiers occupants de la zone versaient annuellement 4.000 dirhams par unité cabanon pour accéder aux services de base (eau, électricité, assainissement, etc), un montant qui augmentait chaque fois chaque que le cabanon change de propriétaire.

La zone en question, connue sous le nom de «Camping Caravaning Desserte des plages», abrite depuis plusieurs décennies des installations à usage d’habitation ou de loisir, dont certaines sont considérées par les occupants comme une résidence principale. Le terrain appartient à la famille Ghafir, très connue dans la région, dont l’un des membres fut président de la commune de Dar Bouazza.

Plusieurs résidents indiquent avoir acquis leur cabanon à travers des contrats de cession (pour des montants allant jusqu’à 150.000 dirhams) ou de location, documents signés et légalisés dans les services de la commune de Dar Bouazza, outre les redevances annuelles au titre des services de l’eau, l’électricité, etc.

La décision «soudaine» d’expulsion laisse ainsi planer une incertitude totale sur l’avenir de centaines de personnes. Interrogé à ce sujet, un membre de la famille propriétaire du terrain s’abstient de tout commentaire. «Je n’ai rien à rajouter concernant ce dossier. La justice a dit son dernier mot», a-t-il lancé.

Par Fatima El Karzabi et Adil Gadrouz
Le 03/06/2025 à 19h13