Depuis quelques semaines, plusieurs hôpitaux et centres de santé au Maroc ont enregistré des cas d’intoxications alimentaires. Certaines de ces situations pourraient être liées à la consommation de fruits d’été, notamment la pastèque, l’abricot ou encore la pêche.
Bien qu’aucun communiqué officiel n’ait établi de lien direct entre ces intoxications et un aliment précis, les réseaux sociaux se sont rapidement emparés du sujet. Des vidéos et publications virales mettent en cause le «dallah» (pastèque, ndlr), accusé de contenir des substances chimiques dangereuses, appelant même à son boycott.
Face à cette agitation, Leila Aoued, médecin au Centre anti-poison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM), se veut rassurante. Dans une déclaration pour Le360, elle affirme que le centre n’a enregistré aucune hausse inhabituelle des cas d’intoxications liés à la pastèque rouge, selon les dernières données du CAPM.
1.000 cas d’intoxication alimentaire
«À ce jour, les chiffres restent comparables à ceux des années précédentes, soit environ 1.000 cas recensés annuellement, majoritairement durant la saison estivale», précise-t-elle, tout en rappelant que le rapport officiel est établi chaque année en janvier.
Elle explique par ailleurs que les intoxications estivales sont fréquentes et ne sont pas toujours dues à la qualité des fruits eux-mêmes. Elles résultent souvent de mauvaises conditions de conservation: exposition au soleil, absence de réfrigération ou d’un lavage insuffisant. La consommation de fruits découpés à l’avance, souvent vendus dans la rue, constitue également un facteur de risque.
D’autres éléments peuvent entrer en jeu, notamment l’usage inapproprié de pesticides ou d’engrais dans certaines exploitations agricoles non surveillées, ce qui augmente les risques de contamination.
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De son côté, Khadija Arif, cheffe du service de contrôle des produits végétaux à l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), tient à rassurer les consommateurs. Elle affirme que la pastèque commercialisée sur le marché marocain est saine, car soumise à une surveillance rigoureuse et continue.
«L’année dernière, plus de 5.700 échantillons de fruits et légumes ont été analysés, dont 850 échantillons de pastèques, dans le cadre d’un programme national couvrant l’ensemble des régions du pays», détaille-t-elle. Ces prélèvements, effectués directement dans les exploitations agricoles, les marchés de gros ou les unités de conditionnement, sont analysés pour vérifier leur conformité, en particulier en ce qui concerne l’usage de pesticides.
En cas d’irrégularité, le produit est retiré du marché et détruit, s’en suivent des sanctions à l’encontre des responsables.
Des fruits bien lavés et conservés
Face à la hausse des températures et à la demande croissante, l’ONSSA a renforcé cette année son dispositif de contrôle, augmentant le nombre d’échantillons analysés.
Pour limiter les risques d’intoxication, il est recommandé aux consommateurs d’acheter leurs fruits, notamment la pastèque, dans des points de vente fiables qui respectent les normes d’hygiène.
Il est également conseillé de bien laver les fruits à l’eau claire, en y ajoutant si possible un peu de vinaigre ou de bicarbonate de soude, puis de les conserver immédiatement au réfrigérateur, surtout après découpe.
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La consommation doit idéalement avoir lieu dans un délai de trois jours. Enfin, il est fortement déconseillé d’acheter des fruits déjà coupés, exposés à la chaleur ou vendus à même la rue, car ces conditions augmentent considérablement les risques de contamination.
En cas de symptômes comme des nausées, des diarrhées ou des douleurs abdominales, les autorités conseillent de consulter rapidement un centre de santé ou de contacter le CAPM.







