Crimes financiers: voici les «lourds» dossiers en souffrance pour 2021

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Revue de presseKiosque360. La pandémie de coronavirus a contraint les tribunaux à reporter plusieurs grands procès qui devaient être jugés en appel en 2020. Il s’agit d’affaires de crimes financiers liés au trafic de drogue où sont impliqués de hauts responsables de la gendarmerie et de la police.

Le 02/01/2021 à 05h47

L’année judiciaire écoulée a été perturbée par la pandémie de coronavirus et les mesures préventives prises dans les tribunaux pour éviter la propagation du Covid-19. Du coup, relate le quotidien Al Akhbar, dans son édition du week-end, de grands procès ont été ajournés jusqu’au début de l’année 2021. C’est ainsi que l’on s’attend à ce que la chambre criminelle et celle des crimes financiers tranchent sur plusieurs dossiers concernant des homicides volontaires, trafic de stupéfiants et dilapidation des deniers publics.

La cour d’appel de Rabat devra statuer sur des affaires de trafic international de drogue où sont impliqués des responsables de la police et de la gendarmerie ainsi que celles afférentes aux détournements de fonds publics. Ces dossiers qui ont été jugés en première instance ont été reportés suite à la demande des avocats des accusés qui avaient le choix entre le jugement à distance ou le report du procès.

Le premier dossier qui avait défrayé la chronique par sa barbarie concerne l’horrible assassinat de la jeune Hanane dans le Mellah de Rabat. Un crime d’autant plus odieux qu’une vidéo montrant les scènes de viol et de torture de la victime a été diffusée sur les réseaux sociaux, provoquant l’émoi et l’indignation de tous les Marocains. Selon des sources autorisées, la chambre criminelle d’appel a décidé, mercredi dernier, de reporter ce dossier dans lequel sont poursuivis 11 accusés. Le principal mis en cause, surnommé Ould Marrakchia, a été condamné à la peine de mort en première instance tandis que ses acolytes ont écopé d’une peine cumulée de 60 ans de prison ferme.

Le quotidien Al Akhbar rapporte que l’autre affaire qui a tenu en haleine l’opinion publique concerne le vol des montres de luxe. Le procès en appel des 16 accusés a été, lui aussi, reporté à cause de l’état d’urgence sanitaire après que les mis en cause ont été condamnés en première instance à une peine cumulée de 138 ans de prison ferme. Un 17e accusé, de nationalité jordanienne, a été joint à ce dossier après son arrestation suite à une coordination entre les autorités marocaines et Interpol.

Par ailleurs, la chambre criminelle près de la cour d’appel de Rabat chargée des crimes financiers a reporté au mois de janvier courant trois dossiers lourds impliquant de hauts responsables de la gendarmerie, de la sûreté nationale et de la Protection civile. Il s’agit notamment du procès de 27 gendarmes, parmi lesquels se trouvent des colonels, accusés d’avoir entretenu des relations suspectes avec des barons et des réseaux de la drogue.

En première instance, ces accusés ont été condamnés à une peine cumulée de 62 ans de prison ferme parmi lesquels se trouvent quatre colonels qui ont écopé de 3 ans de prison ferme. La cour d’appel de Rabat devra statuer sur un dossier similaire où sont impliqués 46 accusés parmi lesquels se trouvent de hauts responsables de la police, des fonctionnaires et des barons de la drogue.

En première instance, la cour a distribué près de 176 ans de peines cumulées de prison ferme. Le troisième dossier en instance de jugement concerne l’affaire des recrutements suspects au sein de la protection civile dans laquelle sont impliqués de hauts responsables de cette institution, dont un colonel. Ce dossier, qui traine depuis trois ans, a été jugé en première instance: 107 accusés ont écopé de 250 ans de peines cumulées de prison ferme.

Par Hassan Benadad
Le 02/01/2021 à 05h47