Covid-19: tout ce qu’il vous faut savoir sur les essais multicentriques au Maroc (Document)

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Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a annoncé que le Maroc participerait aux essais multicentriques relatifs à la maladie du Covid-19. Au Maroc, les essais de ce type sont encadrés par la loi 28-13, adoptée le 4 août 2015. Explications.

Le 17/08/2020 à 13h38

Le Maroc participera à la lutte contre le Covid-19 et à l’émergence prochaine de vaccins permettant de se prémunir contre la maladie. Dans cette lignée, le ministre de la Santé a annoncé, ce lundi 17 août, la tenue de tests multicentriques, auxquels prendra part le Royaume, afin d'obtenir une quantité de vaccins suffisante, dans des délais opportuns.

Mais que sont, en fait, les tests multicentriques? Ceux-ci consistent à effectuer des essais cliniques dans plusieurs hôpitaux ou cliniques sur une même période, en suivant le même protocole. Ces essais peuvent se dérouler dans différents pays en même temps, afin d’inclure un grand nombre de patients aux origines sociales, géographiques et ethniques variées, ce qui augmente la qualité de l’essai, notamment la précision et la «généralisabilité» des données recueillies.

Au Maroc, ce type de test a été rendu possible avec l’adoption, le 4 août 2015, de la loi 28-13 relative à la protection des personnes participant aux recherches biomédicales.

Cette loi encadre l’ensemble des recherches et essais organiques sur les êtres humains en vue de collecter des informations pour le développement des connaissances biologiques ou médicales, ou pour répondre à des exigences relatives à la santé publique.

Ainsi, dans son article premier, la loi englobe les essais cliniques portant sur des médicaments expérimentaux, une catégorie dans laquelle entre le (futur) vaccin contre le Covid-19.

Selon cette loi, toute recherche médicale doit obéir au respect de la vie, de l’intégrité physique et psychique, ainsi que de la dignité et de l’intimité de la personne.

Les recherches se font sur la base du volontariat. Elles reposent sur le consentement éclairé et expressément formulé de la personne qui participe à la recherche ou à l’essai en question, le caractère non-commercial du corps humain et le respect des règles de bonnes pratiques cliniques.

Les étrangers se trouvant sur le sol marocain en situation irrégulière ne peuvent prendre part aux essais.

Sont également exclus de ces essais cliniques, les mineurs, les femmes enceintes, les femmes qui allaitent, les prisonniers, ainsi que les personnes en état de mort encéphalique ou comateux, sans qu'ils n'aient donné leur consentement préalable ou que le consentement d’un membre de leur famille n'ait été donné. 

Aussi, la loi garantit-elle le respect de la vie privée et la confidentialité des données concernant les participants.

Cependant le ministère n’a toujours pas communiqué l’origine du vaccin qui fera l’objet de ces essais cliniques, les dates auxquelles ils seront menés, ni la liste des pays qui y participeront avec le Maroc.

  • 28-13.pdf
Par Mehdi Heurteloup
Le 17/08/2020 à 13h38