Covid-19: le Maroc à l’heure de la «transmission communautaire»

DR

L'épidémie de Covid-19 au Maroc a atteint sa phase 3. Nous sommes en pleine transmission communautaire, le virus se faufile partout. Il se nourrit du non-respect des mesures barrières. Les explications de Kamal Marhoum Filali, chef de service des maladies infectieuses au CHU de Casablanca.

Le 25/09/2020 à 08h08

Le Covid-19 est partout. Finie l’époque où l’on parlait de foyers d’infection, l’épidémie du coronavirus au Maroc a atteint sa phase 3. Celle qui correspond à ce qu’on appelle la «transmission communautaire».

Cette phase critique de l’évolution de la progression de l'épidémie a démarré en juillet, plus précisément au lendemain de l’Aïd Al-Adha, explique le professeur Kamal Marhoum Filali, chef du service des maladies infectieuses du CHU Ibn Rochd à Casablanca.

«Les célébrations de Aid Al-Adha, durant lesquelles les Marocains se sont beaucoup déplacés, ont accéléré l’arrivée de la phase 3 et à partir de là, la transmission communautaire a fait son apparition», indique-t-il.

Plus concrètement, la transmission communautaire signifie que les autorités sanitaires n’arrivent plus à trouver le contaminateur.

«Le virus se transmet actuellement entre personnes de manière très facile. Cela veut dire que toutes les personnes dans notre environnement proche sont susceptibles d’être porteuses du virus et de le transmettre», ajoute le professeur Kamal Marhoum.

Face à cette situation, qui risque de durer de longs mois selon ce médecin, la priorité pour les équipes médicales est aujourd’hui, et plus que jamais, de détecter, de traiter et de réduire la mortalité suite aux infections au Covid-19.

«Il ne faut surtout pas baisser la garde et en attendant l’arrivée du vaccin, il faut faire encore plus attention et ne pas lésiner sur la prévention, à savoir le respect des mesures barrières», insiste cet infectiologue.

Par Qods Chabaa
Le 25/09/2020 à 08h08