Outre la hausse des cas de contaminations et d’hospitalisations constatée durant les deux dernières semaines, le Maroc a commencé à enregistrer une augmentation des cas de décès liés au Covid-19. Depuis vendredi dernier, 8 juillet 2022, jusqu’à ce jeudi 14 juillet 2022, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a fait état de 25 décès,
Contacté par Le360, le docteur Mouad Merabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique, indique que l’augmentation des cas graves et des décès est tout à fait naturelle, puisque la quatrième vague est déjà là, dominée par le sous-variant d'Omicron BA.5 (70.5%).
«La hausse des contaminations est toujours suivie d’une augmentation du nombre de décès et d’hospitalisations avec un décalage de quelques semaines. La situation n’est pas inquiétante, et le taux de létalité est toujours inférieur à celui observé durant la dernière vague. Il est de 1.3%, mais ceci ne veut pas dire que les précautions doivent être mises de côté. Il faut rester vigilant et respecter les mesures barrières», souligne-t-il.
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Pour ce qui est du profil épidémiologique des personnes hospitalisées et décédées après avoir contracté ce coronavirus, le médecin explique qu’à l’instar des vagues précédentes, ce sont des personnes âgées, vulnérables, immunodéprimées ou atteintes de maladies chroniques.
«Ce sont des personnes majoritairement âgées de plus de 65 ans, dont 95% qui souffraient de maladies chroniques comme le diabète, la phénylcétonurie (HPA), l’obésité, la cardiopathie, l’asthme ou encore celles atteintes d’un cancer actif. Nous retrouvons des personnes qui n’ont toujours pas reçu leur troisième dose, ou d’autres encore qui n’ont pas reçu cette quatrième dose de rappel, les empêchant ainsi de réactiver de nouveau la mémoire immunitaire. C’est ce profil épidémiologique qui est le plus admis en réanimation», note l’expert, avant de rappeler que la vaccination est nécessaire, surtout pour les personnes vulnérables.
«Notons également que beaucoup de ces personnes ont décompensé leur maladie à cause du Covid-19, entraînant un déséquilibre de la pathologie à cause de l’infection. Le profil clinique de covidose grave a changé à cause de ce facteur», poursuit-il.
Toutefois, bonne nouvelle selon le docteur Mouad Merabet, une baisse est à constater au niveau de la courbe épidémiologique, le pic ayant été atteint durant les deux dernières semaines avec un taux de positivité de 22.6%. Aujourd’hui, il est de 15.64% d’après le bilan épidémiologique de ce jeudi 14 juillet 2022.
«Durant les deux prochaines semaines, nous remarquerons une fluctuation des cas, parce que pendant les 6 jours de festivités de l'Aïd al-Adha, rares sont les personnes qui sont parties se faire tester, entraînant une augmentation de cas sans signifier de résurgence de cas. Dans une semaine nous pourrons réellement constater les effets de l’Aïd, et voir si les cas sont en hausse ou pas», fait-il savoir.
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Rappelons que dans le cadre de l’actualisation de la Stratégie nationale de vaccination, le ministère de la Santé a recommandé, dans une circulaire adressée le 1er juillet dernier à l’ensemble des directeurs régionaux de la santé, l’injection d’une quatrième dose de vaccin anti-Covid pour faire face à une flambée de cas au cours de cette période estivale.
Ainsi, selon ce document, «les services de santé doivent saisir l’opportunité du démarrage de la saison estivale afin de promouvoir la vaccination contre la Covid-19, aussi bien la première et deuxième doses que pour la dose booster et de rappel».
Le département que dirige Khalid Aït Taleb a également appelé à la consolidation des mesures préventives par le port correct du masque, notamment dans les espaces fermés et lors des rassemblements, le lavage des mains et la distanciation physique.