Corruption: un scandale éclabousse les tribunaux d’El Jadida, Safi et Sidi Bennour

La Cour d'appel d'El Jadida.

Revue de presseUn scandale de corruption massive éclabousse les tribunaux d’El Jadida, Sidi Bennour et Safi. L’interpellation d’un intermédiaire a permis de démanteler un réseau où des acquittements suspects étaient obtenus en échange d’importantes sommes d’argent. Cet article est une revue de presse tirée d’Assabah.

Le 12/12/2025 à 21h40

Deux frères, placés en détention préventive dans le cadre d’une affaire criminelle, ont obtenu un acquittement contre la remise de 60.000 dirhams à un intermédiaire agissant dans l’enceinte des tribunaux. Ce «samsar», arrêté suite au déclenchement d’une vaste enquête sur la corruption judiciaire visant les tribunaux d’El Jadida, Sidi Bennour et Safi, n’est que la partie émergée de ces pratiques de corruption systémique. D’autres prévenus ont, de la même manière, écopé de peines légères ou bénéficié de la liberté provisoire contre de fortes sommes, révèle le quotidien Assabah du week-end des 13 et 14 décembre.

Parmi eux figure justement cet intermédiaire, aujourd’hui poursuivi pour corruption et trafic d’influence. Les investigations de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) retracent son mode opératoire. Contacté par un proche de deux individus accusés de vol de tuyaux d’arrosage, il a promis d’user de ses relations au sein de la cour d’appel en échange de 60.000 dirhams. La somme a été négociée à 55.000 dirhams, officiellement destinée à un «responsable» dont l’identité est restée soigneusement dissimulée. Un mois après ce marché, les deux accusés ont été libérés, puis définitivement acquittés, sans que la lumière ne soit faite sur le destinataire final du pot-de-vin.

Forts de ce succès obscur, le complice des deux frères et l’intermédiaire ont élargi leur commerce illicite. Ils se sont mis à prospecter activement des justiciables, se présentant comme des facilitateurs capables d’influencer le cours de la justice contre rétribution. Leur réputation a grandi, attirant une nouvelle clientèle. L’affaire la plus notoire concerne leur intervention pour deux personnes impliquées dans le vol de fer au sein d’un établissement sensible de l’État, note Assabah. La promesse, contre 55.000 dirhams, était une mise en liberté provisoire, promesse tenue au bout de trois mois sans que les véritables bénéficiaires de ces manœuvres ne soient jamais dévoilés.

Par Hassan Benadad
Le 12/12/2025 à 21h40