Des éléments de la BNPJ ont interpellé en flagrant délit, mercredi dernier, un khalifa exerçant dans l’annexe de Sidi Messaoud relevant de la préfecture d’Ain Chock, alors qu’il recevait la somme de 10.000 dirhams.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 19 novembre, que les enquêteurs de la BNPJ lui ont tendu un piège suite à une plainte déposée par un citoyen. Le khalifa aurait exigé 30.000 dirhams contre la délivrance d’une attestation administrative réclamée par la conservation foncière. Cette arrestation coïncide avec les investigations entreprises, depuis quelque temps, par la BNPJ sur la confiscation des biens fonciers appartenant aux Habous situés aux abords du cimetière de Sidi Messaoud.
L’enquête préliminaire a montré que le khalifa délivrait des documents falsifiés portant la signature d’un ancien caïd et dont les dates remontaient à plusieurs années. Le mis en cause a justifié ces irrégularités par le fait que les demandes de certificats administratifs ont été déposées il y a des années et que leurs auteurs avaient tardé à se rendre à l’annexe pour les récupérer. Un alibi qui tombe à l’eau quand on sait que la demande du document à l’origine de son arrestation pour corruption date d’à peine deux semaines.
Le quotidien Assabah rapporte que l’arrestation du khalifa a permis de dénoncer un réseau dont les membres se sont enrichis en spoliant les terres de la région depuis dix ans. Ces spéculateurs ont accaparé des titres de propriété qu’ils brandissent pour s’opposer à tout projet de la commune, arguant que les dossiers de ces terrains sont toujours entre les mains de la justice. Les membres de ce réseau, qui ont spolié des terres appartenant à l’État chérifien avant le protectorat, n’hésitent pas à recourir à la justice pour expulser les habitants qui y résident depuis des lustres.
Des sources judiciaires indiquent qu’il existe de nombreuses irrégularités dans les dossiers des terres situées sur le flanc sud du périmètre de la commune d’Ain Chock. Du coup, la surface du cimetière ne dépasse plus 10,5 hectares, 5 hectares ayant été expropriés indûment par une décision judiciaire et d’autres spoliés suite à la présentation récurrente de titres de propriété datant de 1927 à 2008. Pis encore, ces spéculateurs ont pu obtenir une décision communale interdisant les inhumations dans ce cimetière pour s’approprier les portions de terrain encore inutilisées.