La cour d’appel de Rabat a été secouée par l’affaire d’un enregistrement audio, qui accuse ouvertement un greffier qui exerce à ladite cour d’appel. Ce responsable aurait promis à un marchand de fruits et légumes de Salé d’intervenir auprès du président de la cour afin de réduire en appel la peine infligée en première instance contre son frère impliqué dans une affaire de trafic de psychotropes.
Mais, après l’énoncé du verdict en appel ayant aggravé le jugement rendu en première instance, le marchand de fruits et légumes a remis au président de la cour d’appel de Rabat l’audio incriminant le greffier, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 23 et 24 juillet. Et de préciser que le président de la cour d’appel, qui a accueilli le plaignant, a immédiatement alerté le procureur général du Roi près la même cour. Ce dernier a réagi sur le champ, font savoir les mêmes sources, en convoquant le plaignant avant de confier l’affaire à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) pour enquête approfondie.
D’après les sources du quotidien, le plaignant aurait rencontré le greffier mis en cause dans un café à Salé pour lui proposer la somme de 40.000 dirhams afin d’intervenir auprès du président de la cour pour réduire la peine infligée en première instance à l’encontre de son frère. Ce dernier a été interpellé par la police judiciaire de Salé pour trafic de comprimés de psychotropes. Déféré devant le parquet compétent, il a été écroué avant d’être condamné pour les faits qui lui étaient reprochés.
En appel, poursuit le quotidien, sa famille avait usé de tous les moyens pour obtenir une sentence allégée. C’est ainsi que le plaignant aurait approché le greffier mis en cause afin d’intervenir. Mais, après le verdict de la cour d’appel ayant aggravé le jugement rendu en première instance, «le frère du détenu s’est plaint auprès du greffier qui lui aurait dit que l’enveloppe a été remise au président». C’est cette communication entre les deux parties qui aurait été enregistrée à l’insu du greffier. Mais, fait remarquer le quotidien, les accusations du plaignant n’auraient de valeur juridique qu’après l’enquête approfondie des autorités compétentes.