Corruption présumée d’un magistrat: et si la vérité était ailleurs?

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Revue de presseKiosque360. L’affaire du «samsar» qui proposait des réductions de peine à des personnes condamnées par la justice moyennant un pot-de-vin a braqué les projecteurs sur l’entourage des hommes de loi. Qui est-ce «samsar» et qu’en est-il réellement de cette affaire?

Le 15/11/2019 à 21h27

Dans une vidéo postée jeudi sur les réseaux sociaux, un homme négocie impassiblement la réduction de la peine de prison d'une femme de huit à deux mois de réclusion criminelle, moyennant un pot-de-vin de 35.000 dirhams. Les filles de la victime ont enregistré la vidéo pour dénoncer l’individu qui se présentait comme un intermédiaire avec un magistrat corrompu. Depuis jeudi, l'affaire enflamme les réseaux sociaux.

Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte ce fait divers dans son édition du week-end des 16 et 17 novembre, le «samsar» en question s’est avéré être un escroc qui n'en est pas à sa première arnaque. Les sources du quotidien affirment que les services de la police l’ont identifié. Il habite le quartier «Jamila 4» à Casablanca.

Et de préciser que ses propos n’étaient que de fallacieux arguments pour induire ses victimes en erreur et les plumer, en leur faisant croire qu’il pourrait intervenir auprès des juges afin d’obtenir un jugement en leur faveur. D’ailleurs, poursuit le quotidien, l’histoire véhiculée lors de l'entretien enregistré n’était pas vraie. Puisque la femme en question a été condamnée à une année de réclusion criminelle selon les lois en vigueur. Le magistrat qui a statué dans l’affaire n’a aucune relation avec l’escroc qui cherchait à rouler en son nom les filles de la femme condamnée.

Sur cette affaire, Abdellatif Chentouf, président du club des magistrats du Maroc, a fait remarquer que cette histoire porte préjudice à l’édifice de la justice et à toutes ses institutions. Il appelle les autorités compétentes à diligenter une enquête pour démêler l’écheveau et tenir au courant l’opinion publique. Dans le même sens, écrit l’éditorialiste du quotidien, cette affaire a braqué les projecteurs sur l’entourage des tribunaux que des individus sans scrupules exploitent pour induire en erreur des justiciables. Ce qui ternit l’image de la justice et de la société.

D’ailleurs, fait remarquer l’éditorialiste, la manière dont la vidéo a circulé et les commentaires occasionnés ont montré que les citoyens rejettent catégoriquement toute magouille dans les circuits de la justice. C’est pourquoi, conclut l’éditorialiste du journal, il faut assainir l’entourage des tribunaux, des magistrats et des avocats pour barrer la route aux escrocs qui évoluent dans leur orbite.

Par Mohamed Younsi
Le 15/11/2019 à 21h27