Corruption: nouveaux rebondissements dans l’affaire du magistrat de Tétouan

La Cour d'appel de Rabat.

Revue de presseLe procès des accusés dans cette affaire, qui a éclaté en novembre 2024, vient d’être reporté à nouveau. Un mémoire de la partie civile retarde la poursuite du jugement des accusés poursuivis pour corruption et manipulation de jugements judiciaires. Une revue de presse du tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 25/06/2025 à 20h35

L’affaire du magistrat de Tétouan n’est pas près de son épilogue. La Chambre criminelle de première instance des crimes financiers à la Cour d’appel de Rabat a décidé, lundi dernier, de reporter à une prochaine audience l’examen du dossier. Selon le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 26 juin, ce report a été décidé «en raison de la présentation, par la partie civile, d’un mémoire contenant plusieurs requêtes». Cela, poursuit le quotidien, «a poussé la défense des accusés à demander un délai pour en prendre connaissance». La Chambre a donc accédé à cette requête, fixant une audience spéciale pour examiner le dossier la semaine prochaine.

Les accusés dans ce qu’on appelle désormais le «dossier du magistrat de la Cour d’appel de Tétouan» avaient comparu fin mars dernier devant les juges de la Chambre des crimes financiers de première instance à la Cour d’appel de Rabat, rappelle le quotidien. Ce dossier, ajoute Al Akhbar, implique un ancien président de Chambre à la Cour d’appel de Tétouan, des avocats, un notaire et des intermédiaires, «poursuivis pour manipulation de jugements judiciaires en échange de pots-de-vin».

Des sources citées par le quotidien ont confirmé que la juge d’instruction en charge de l’enquête à la cinquième Chambre des crimes financiers «avait conclu, fin février dernier, les auditions marathoniennes impliquant 11 personnes poursuivies dans ce dossier controversé». Ce scandale, qui a secoué l’opinion publique en novembre dernier, «a éclaté après la fuite d’enregistrements gravissimes révélant des manipulations de jugements judiciaires et des pots-de-vin massifs», rappelle encore le quotidien.

La juge d’instruction «a exploré en profondeur ce dossier et organisé des confrontations explosives entre tous les accusés mentionnés dans les enregistrements divulgués par l’épouse de l’un des magistrats poursuivis», souligne Al Akhbar. Des expertises techniques ont également été réalisées sur les téléphones des accusés et leurs comptes bancaires.

Par la suite, des décisions ont été prises: un ancien magistrat conseiller à la Cour d’appel de Tétouan a été poursuivi en état d’arrestation, aux côtés d’avocats, tandis que deux autres personnes, dont quatre avocats (y compris la fille du magistrat), ont été poursuivies en liberté provisoire. Parmi les accusés, figurent également un fils du magistrat et un notaire, également homme d’affaires.

Le 14 novembre 2024, la Cour d’appel de Rabat avait connu une mobilisation maximale après l’arrivée des suspects impliqués dans cette affaire, transférés par la Brigade nationale de la police judiciaire de Casablanca. Ces derniers ont été présentés au procureur général du Roi près la Cour d’appel, avant d’être déférés devant la juge d’instruction de la cinquième Chambre des crimes financiers. Le procès a été suivi par un grand nombre d’avocats de renom appartenant aux barreaux de Casablanca, de Rabat et de Tétouan, qui composent la défense des accusés.

Par Amyne Asmlal
Le 25/06/2025 à 20h35