On en sait un peu plus sur l’affaire Mohamed Karimine, ancien président de la commune de Bouznika, et Aziz El Bedraoui, patron de la société de gestion des déchets Ozone, tous deux arrêtés récemment dans le cadre d’une affaire de corruption. Dans son édition du vendredi 9 février, Al Akhbar se fait l’écho du contenu de documents incriminant les deux personnes.
Ainsi, selon le journal, l’ancien président de la commune de Bouznika a fourni à son «ami», par ailleurs associé dans une société d’exploitation de carrière, des documents permettant à la société de gestion des déchets dans cette ville de faire valoir un droit à la révision de ses tarifs. Ses documents ont été par la suite utilisés dans une procédure judiciaire contre… la commune ! Grâce à cette procédure, la société délégataire a réussi à obtenir un jugement lui permettant d’empocher 20 millions de dirhams.
Et ce n’est que le début. Al Akhbar rapporte que l’un des documents fournis par Mohamed Karimine à Aziz El Bedraoui n’est pas conforme, puisqu’il n’est pas enregistré dans les archives de la commune, bien qu’il porte la signature de l’ancien président. Ce document, ajoute la même source, assure que la commune a réglé à son prestataire l’ensemble de son dû prévu dans le cahier des charges, à l’exception des montants relatifs à la révision lors de la période 2011-2013. Cette dernière serait justifiée, dans la procédure enclenchée contre la commune, par le fait que le délégataire s’était engagé à récupérer les déchets depuis un point de rassemblement avant de les transporter vers la décharge municipale, et que ce point de rassemblement a depuis été supprimé par la commune.
Les révélations d’Al Akhbar ne s’arrêtent pas là, puisque des documents cités confirment le règlement de l’ensemble des montants dus au titre de la révision des prix sur toute la période allant de 2011 à 2017, et que des relevés de dépenses extraits auprès de la Trésorerie générale les confirment. Or, l’ancien président de la commune a quand même accordé à Ozone une attestation reconnaissant une dette que lui devrait la commune. Al Akhbar précise que cette attestation n’est pas conforme, puisqu’elle aurait du porter la signature du trésorier régional.
Toutes ces informations s’ajoutent à celles révélées il y a plusieurs mois par le même quotidien, concernant les dysfonctionnements constatés dans la gestion déléguée des déchets à Bouznika. Parmi eux, ce montant de 20 millions de dirhams ajouté au budget 2016 de la commune, et qui était présenté comme une dette ancienne qu’elle devait au délégataire. Plusieurs autres opérations de décaissement ont également été pointées du doigt.