L’affaire a été révélée, hier mercredi 29 septembre 2021, par un collectif de défenseurs des droits des migrants et des étrangers qui tenait une conférence de presse devant la commission nationale des droits de l’homme. Relayés par la presse sud-coréenne, les faits remontent au mois de mars dernier quand le migrant marocain, arrivée dans le pays en octobre 2017 en tant que demandeur d’asile, a été placé dans un centre de détention pour migrants de Hwaseong dans la province de Gyeonggi.
Les mêmes sources affirment que le jeune migrant a subi des traitements inhumains et ont demandé des excuses de la part des responsables du centre de détention et de la part du ministère de la Justice qui a la tutelle de ce genre de centres. Faisant l’objet d’un ordre d’expulsion et se disant souffrant de troubles mentaux, il a été placé en cellule d’isolement une douzaine de fois. C'est dans cette cellule de 10 m2, que le trentenaire aura passé le tiers de sa détention, le plus long placement en isolement ayant été de 11 jours.
Sur des enregistrements des caméras de surveillance, on le voit dans sa cellule placé sur le ventre, les bras et les pieds ligotés derrière le dos et un sac sur la tête.
Selon les défenseurs des droits des migrants, il aurait passé, dans cette position, des périodes allant de 20 minutes à plus de 4 heures. «Ils m’ont traité comme un animal. Je me rappelle tout ce qui m’est arrivé ici. C’est traumatisant», a-t-il raconté dans un témoignage rapporté par ses défenseurs.
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Ces derniers accusent les autorités coréennes d’avoir violé les lois nationales et les procédures suivies quant au placement d’une personne en isolement. En premier lieu, l’obligation de fournir des raisons valables pour une telle mesure, en plus de tenir un registre des placements en isolement avec tous les détails.
La défense du migrant marocain a affirmé qu’elle allait saisir le ministère de la Justice pour une relaxe immédiate. Elle a également déclaré avoir soumis le cas du migrant marocain au groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire et au Comité onusien contre la torture.