La militante des droits de la femme, Oumayma Achour, estime qu’il est urgent d’accorder à la femme marocaine «des droits adaptés à son évolution, à la modernité et à son rôle dans la société».
Professeure de droit et militante au sein de l’ONG féministe Josour, elle s’est exprimée au micro du média Le360 alors que, selon des sources concordantes, le projet de loi relatif au Code de la famille — initié en 2025 par le roi Mohammed VI — vient entrer dans sa phase de finalisation. Son examen par le Parlement est prévu lors de la session législative d’octobre 2025.
Cette réforme majeure de la Moudawana vise à «renforcer les droits des femmes et des enfants, moderniser les procédures judiciaires et s’adapter aux réalités sociales». Elle devrait inclure des mesures relatives au mariage, à la filiation, à la garde des enfants et au divorce.
Oumayma Achour espère que «les parlementaires, hommes et femmes, auront l’occasion de travailler en profondeur, en prenant en compte les acquis du mouvement féministe, le débat public et juridique, ainsi que les réalités vécues par les femmes marocaines en pleine évolution».
Pour cette militante, «la femme marocaine de 2025 n’est pas celle de 2003». Aujourd’hui, souligne-t-elle, «la femme marocaine a besoin de droits complets en tant que citoyenne». Elle cite parmi les priorités du débat parlementaire «la garde des enfants, la reconnaissance du travail domestique, le partage des rôles entre époux et la responsabilité parentale à toutes les étapes de la vie».
Lire aussi : Code de la famille: les avancées de la révision en matière de divorce expliquées par la juriste Oumeyma Achour
Elle s’interroge: «Comment se fait-il qu’une femme qui exerce des fonctions de leadership dans la société ne puisse pas, au sein de sa propre famille, maîtriser ses droits les plus élémentaires?»
Pour Achour, la réforme de 2025 est «la plus importante de l’histoire du Code de la famille» car, en vingt ans, «la société marocaine et les femmes marocaines ont accompli des avancées significatives en matière de droits et d’engagements internationaux».
La professeure de droit et d’économie à la Faculté d’Agdal (Rabat) conclut en appelant à «un ijtihad éclairé pour trouver de vraies solutions aux problèmes profonds et sociétaux qui touchent la famille marocaine, femmes et hommes».
À l’heure où le Maroc s’apprête à écrire une nouvelle page de son droit de la famille, Oumayma Achour rappelle que cette réforme ne doit pas se limiter à des ajustements juridiques. Pour elle, c’est un tournant civilisationnel: reconnaître pleinement à la femme marocaine sa place dans la société, c’est aussi consolider les fondations de la famille et, au-delà, celles de la nation.












