Durant quatorze ans, la disparition mystérieuse d’un berger dans la région de Biougra dans la province de Chtouka Ait Baha, est restée sans réponse. Jusqu’à cette confession surprise, au cours de la semaine dernière, lorsqu’un berger de la même région frappe à la porte de la brigade de gendarmerie royale de Biougra pour surprendre un gendarme qui était de service et lui annoncer et avouer spontanément son crime commis il y a 14 ans.
«J’ai tué mon collègue il y a plusieurs années et je suis venu aujourd’hui avouer mon crime», a-t-il lâché, en ayant visiblement l’air perturbé, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 7 mars.
«Eberlué, le gendarme l’écoutait attentivement sans l’interrompre ni par une question ni par une explication d’un détail», indiquent les sources du quotidien. Et de préciser qu’à la fin du récit ayant donné tous les détails du crime, le gendarme l’a interpellé par une seule question: «et pourquoi es-tu venu aujourd’hui pour avouer ton crime ?»
La réponse du berger tueur était on ne peut plus claire. «Une terreur nocturne me secoue depuis plusieurs années. En fait, chaque nuit, la silhouette du défunt se présentait devant moi et je n’arrive plus à résister», a-t-il annoncé au gendarme qui n’arrivait pas encore à croire ce qu’il entendait. Et d’ajouter qu’«il était venu de son propre gré pour avouer son crime et être puni pour que le défunt disparaisse de ses nuits». Après cet aveu spontané, poursuit le quotidien, le gendarme a avisé le parquet général compétent qui lui a demandé d’ouvrir une enquête.
Dans les détails du crime, font savoir les mêmes sources, «le berger tueur a affirmé qu’il était en compagnie du défunt en train de garder le troupeau d’un habitant de la région dans la forêt d’Azdou dans la commune d’Assafa avant qu’un conflit banal n’éclate entre eux et qui a dégénéré par la suite».
C’est à ce moment, a-t-il précisé, qu’«il lui a asséné le coup mortel par une pierre à la tête avant de jeter son cadavre au fond d’un puits». Le soir, ajoute la même source, «il informe son patron que son collègue lui a volé son argent et qu’il aurait rejoint sa région natale dans la province d’Essaouira». C’est ici que son histoire a pris fin, précise le berger tueur.
Après avoir consigné les déclarations dans un procès-verbal dressé, les éléments de la brigade de gendarmerie royale de Biougra ont conduit le berger tueur sur le lieu du crime indiqué où ils ont découvert les restes du cadavre de la victime au fond d’un puits. Après cette étape, il a été procédé à la reconstitution du crime, avant de déférer le berger criminel devant la justice.