Ancienne ministre de l’Eau au sein des gouvernements Benkirane II et El Othmani I, Charafat Afailal connaît bien la région du Centre-Est du pays, où elle avait effectué plusieurs visites durant son mandat. Et pour elle, les installations hydrauliques qui y ont été réalisées ces dernières années ont permis de réduire les pertes provoquées par les intempéries du week-end, tout en améliorant les retenues d’eau dans les barrages et lacs collinaires. «La ville de Guelmim a vécu une situation similaire en 2014, les inondations étaient beaucoup plus dévastatrices», rappelle l’ancienne ministre issue du PPS.
Et d’ajouter: «Les aménagements qui ont été mis en place au lendemain des intempéries de 2014 ont permis aujourd’hui d’épargner la ville de Guelmim et de protéger les habitants contre les crues de l’oued Oum Laâchar. La construction du barrage Fask a joué également un rôle très important». Le barrage Fask, le plus grand dans la région du Sud, et dont les travaux sont presque finalisés, a déjà commencé à stocker des quantités non négligeables d’eau.
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Idem pour les villes de Zagoura et Errachidia. «D’importants investissements ont été mobilisés pour réhabiliter les infrastructures hydrauliques. Plusieurs installations hydrauliques, de moyenne ou grande taille, ont été réalisées sur les ruisseaux de la vallée, en plus des projets de protection contre les inondations», poursuit Charafat Afailal, citant l’exemple des barrages de Toudgha (Tinghir), Agdez (Zagora) et Kaddoussa (Errachidia).
L’ancienne ministre regrette toutefois n’avoir pas pu concrétiser les projets planifiés dans la province de Tata: «J’avais prévu de nombreux ouvrages lors de ma dernière visite à Tata, notamment des barrages collinaires et des aménagements de cours d’eau. Malheureusement, j’ai quitté le ministère avant leur réalisation».
Pluies torrentielles dévastatrices dans la province de Tata. (M.Oubarka/Le360).
Charafat Afailal tient aussi à saluer les efforts fournis par les pouvoirs publics dans la gestion de la chaîne d’alerte, ainsi que la rapidité des interventions dans toutes les zones touchées par les intempéries. Elle appelle toutefois à une plus grande fermeté contre le laxisme urbanistique, autorisant des constructions illégales sur les lits des oueds. «Toutes les victimes habitaient des maisons installées dans les cours d’eau. Cela doit interpeller les acteurs territoriaux, les élus et les responsables locaux», souligne-t-elle.
Et de conclure: «D’après les projections du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la région du Centre-Est du Maroc est amenée à connaître plus de perturbations climatiques extrêmes dans le futur. Les pouvoirs publics sont appelés à inclure ces risques dans la planification urbaine et dans les politiques publiques».
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Pour rappel, onze personnes ont trouvé la mort et neuf autres sont portées disparues suite aux fortes précipitations torrentielles qui se sont abattues ces derniers jours sur 17 préfectures et provinces dans le Royaume.
Sept décès ont été enregistrés dans la province de Tata, deux dans la province de Tiznit et deux autres victimes, dont un ressortissant étranger, dans la province d’Errachidia. Neuf autres personnes sont toujours portées disparues dans les provinces de Tata, Errachidia et Taroudant.
Les fortes averses enregistrées au cours des deux derniers jours sont égales ou supérieures à la moitié des précipitations annuelles dans la région. Ainsi, des précipitations de 250 mm ont été enregistrées au niveau de la province de Tata, de 203 mm à Tinghir, de 114 mm à Figuig et de 82 mm à Ouarzazate.
Concernant les dégâts matériels dans les zones affectées, un dernier bilan officiel fait état de l’effondrement de 40 maisons, dont 24 totalement, ainsi que de l’effondrement total ou partiel de quatre ouvrages d’art de taille moyenne.
Par ailleurs, 93 tronçons routiers ont été endommagés, dont des routes nationales, régionales et provinciales, entraînant l’interruption de la circulation au niveau de ces routes. Les intempéries ont également occasionné des dommages au niveau des réseaux d’approvisionnement en électricité et en eau potable, ainsi qu’au niveau des réseaux de télécommunication.