Cela ressemble au grand ménage dans le secteur d’importation des céréales. Les services de la douane épluchent les comptes et, surtout, les factures présentées par certains importateurs afin de bénéficier des subventions. C’est ce que rapporte Assabah dans son édition du mercredi 25 mai.
D’après la publication, des responsables de l’Administration des douanes et des impôts indirects (ADII) et de l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) viennent de tenir une importante réunion consacrée au renforcement de leur coordination, à travers notamment un échange de données, afin de renforcer le contrôle des documents justificatifs relatifs aux opérations d’importation des céréales.
Les sources du journal expliquent que cette initiative intervient suite à des informations faisant état de soupçons de fraude de la part de certains importateurs dans les quantités importées déclarées. Leur objectif est bien entendu de bénéficier des subventions accordées aux opérateurs, alors que les importations de céréales relatives n’ont de traces que dans les factures et autres documents.
Comme le rappelle le journal, le montant des subventions servies par l’Etat à ce secteur a connu une flambée sans précédent ces derniers mois, consécutive à l’inflation que connaissent les cours des céréales sur les marchés internationaux. Ceci s’est d’ailleurs accentué ces derniers jours, après que l’Inde, important exportateur, a annoncé la suspension de ses livraisons sur les marchés internationaux afin de privilégier la fourniture du marché local.
Suite à cela, les cours du blé ont franchi un nouveau record, s’établissant à plus de 430 dollars la tonne. Pour les finances de l’Etat, cela représente un surcoût considérable, puisque l’Etat fixe le montant de la subvention servie aux importateurs en fonction de ce prix de référence afin que le blé arrive aux minoteries à un coût de 270 dirhams le kilo.
Les fraudeurs soupçonnés profitent non seulement de cette subvention, mais se voient aussi servir une autre liée au stockage et qui atteint 2 dirhams par quintal et par quinzaine.
Les sources d’Assabah expliquent, dans le même registre, que les infrastructures de stockage des céréales ne subissent pas de contrôle, sachant que des quantités importantes transitent par des circuits qui échappent totalement au contrôle de l’ONICL.
Cette situation est encouragée, selon les mêmes sources, par le fait que des acteurs ont la mainmise sur l’ensemble de la chaîne de valeur, à commencer par les opérations d’importation jusqu’à la production du produit fini. C’est un des dysfonctionnements majeurs qui donne lieu aux fraudes aujourd’hui traquées par les services de la Douane.