L’escroquerie a mis en état d’alerte les éléments de la police judiciaire de Sidi Bernoussi à Casablanca. Des plaintes récurrentes indiquaient que des cartes bancaires étaient volées et utilisées pour effectuer des achats, notamment dans les grandes surfaces. «Plusieurs victimes, des personnes âgées principalement, ont fait savoir que des retraits ont été effectués sur leurs comptes bancaires», rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 11 et 12 novembre.
La traçabilité des retraits au niveau des guichets automatiques et des espaces où les achats ont été effectués n’ont pas permis aux enquêteurs de déterminer l’identité de l’escroc. Par la suite, «les services des grandes surfaces ont été sollicités pour installer une veille sur les paiements par carte bancaire et coopérer avec les enquêteurs».
Cette piste a rapidement donné des résultats concluants. En peu de temps, «les services de police chargés de l’enquête ont été informés par les responsables d’une grande surface qu’une jeune fille avait effectué des achats réglés avec une carte bancaire supposément volée. L’acheteuse a inscrit son numéro de téléphone pour participer à une tombola organisée par ce magasin». Cette information a été mise à profit par les enquêteurs pour tendre un piège à la jeune fille en vue de l’interpeller. C’est ainsi que «la police l’a contactée en l’informant qu’elle avait gagné un cadeau au jeu par tirage au sort dans l’enseigne où elle avait effectué des achats».
Le jour de la remise du fameux cadeau, la jeune fille s’est retrouvée dans les filets de la police. Soumise à l’interrogatoire, elle a avoué que la carte bancaire lui avait été offerte par son père. Arrêté sur le champ, le père, quinquagénaire, a reconnu les faits, précisant à la police qu’il guettait des personnes âgées devant les guichets automatiques pour leur subtiliser leur carte bancaire.
Son stratagème consistait à s’approcher de la victime après qu’elle avait introduit sa carte dans le distributeur automatique, retenir le code, jeter une carte bancaire expirée par terre et demander à la victime de prendre sa carte. Dès que la victime tentait de la récupérer, il annulait l’opération, récupérait rapidement la carte introduite dans le distributeur et disparaissait dans la nature. Son procès démarrera après l’achèvement de l’enquête.
