Quelle fut la surprise de ces Casablancais lorsqu’ils sont tombés, par hasard et en pleine rue, sur des déchets médicaux dangereux, dont des kits usés de tests Covid-19! En tout cas, ils appellent aujourd’hui à des explications de la part des autorités et, surtout, à une réaction pour que ce genre de scénario ne se répète plus.
Dans son édition du vendredi 30 avril, Al Akhbar écrit que des citoyens à Casablanca ont retrouvé ces déchets dans un grand espace où sont généralement déposés des déchets ménagers avant le passage des services de ramassage. Selon les photos largement relayées sur les réseaux sociaux, ajoute le journal, il semblerait que l’incident ait eu lieu près de l’Office des foires et expositions, à proximité de la mosquée Hassan II.
Toujours selon Al Akhbar, les déchets médicaux en question sont principalement des tubes en plastique servant dans des prélèvements sanguins. Certains de ceux retrouvés dans la rue contiennent encore des traces de sang, et sont accompagnés d’étiquettes comportant les données personnelles des patients à qui ils ont servi.
La publication ne manque pas de rappeler que ce n’est pas la première fois que la mauvaise gestion des déchets médicaux fait scandale. Des médecins et autres professionnels de santé sont souvent montés au créneau pour dénoncer l’anarchisme qui règne dans ce domaine, particulièrement à Casablanca avec ses centaines de cliniques et établissements de soins. Pourtant, fait constater Al Akhbar, le ministère de tutelle réserve chaque année plusieurs dizaines de millions de dirhams à la gestion des déchets médicaux. Mais ce n’est sans doute pas suffisant et une grande quantité d'entre eux se retrouve parfois dans les rues.
Pour rappel, au moins 20% des déchets médicaux sont classés comme extrêmement dangereux et nécessitent une gestion adaptée. Globalement, ce sont plusieurs milliers de tonnes qui sont générés chaque année par les hôpitaux et autres organismes de santé. Dans la pratique, c’est souvent via des marchés publics conclus avec des opérateurs spécialisés que les hôpitaux nationaux se débarrassent de ces déchets.
Selon les chiffres d’Al Akhbar, cela coûte au moins 45 millions de dirhams chaque année au budget de l’État. Cela ne suffit semble-t-il pas à préserver la santé du contribuable des méfaits de ces déchets qui peuvent parfois causer des maladies très graves à toute personne qui entre en contact avec eux.