Les préparatifs ont débuté quatre mois avant la CAN, sous la supervision directe du patron du pôle DGSN-DGST, Abdellatif Hammouchi. «Des réunions régulières ont été organisées au niveau de la wilaya de la région Casablanca-Settat, en étroite collaboration avec les équipes de la CAF, afin de préparer et former les cadres chargés de veiller à l’application des directives nationales, mais aussi au respect rigoureux des standards sécuritaires exigés par la Confédération», a expliqué Abdellah El Ouardi, préfet de police de la ville, lors de son passage dans l’émission Sans langue de bois sur Med Radio.
Les rôles et missions de chaque intervenant ont été clairement définis: autorités locales, police, forces auxiliaires, stadiers, protection civile et services de secours opèrent selon une chaîne de commandement unifiée et parfaitement coordonnée. À Casablanca, la préfecture de police a bénéficié d’un renfort exceptionnel de la direction centrale de la DGSN, tant sur le plan humain que logistique, avec le déploiement de moyens techniques de pointe, jamais mobilisés auparavant à une telle échelle dans la métropole.
Parmi les dispositifs les plus visibles figure le déploiement, à l’occasion de la CAN, de brigades de motocyclistes relevant des forces spéciales de la DGSN. Dotées de motos de forte puissance et arborant une identité visuelle propre à ces unités d’élite, ces brigades mobiles assurent des déplacements rapides et une capacité d’intervention immédiate en cas de situation urgente. Elles ont été positionnées dans plusieurs zones urbaines stratégiques afin de renforcer la couverture sécuritaire autour des stades, des axes de circulation, des lieux de résidence des délégations et des zones de rassemblement du public.
Dès le premier match disputé à Casablanca, Mali–Zambie, la préfecture de police a pris le contrôle total du stade Mohammed V la veille de la rencontre afin de prévenir toute tentative d’infiltration. Le jour du match, un briefing général est organisé tôt le matin, réunissant l’ensemble des forces de sécurité et des parties prenantes pour rappeler les consignes opérationnelles et assurer une parfaite synchronisation des interventions.
Huit barrages de sécurité successifs sont ainsi mis en place autour du stade avant d’atteindre l’accès final à l’enceinte. Chaque point de contrôle remplit une mission précise, conformément aux normes de la CAF: vérification des billets, contrôle électronique de leur validité, puis dernier scan avant l’accès aux tourniquets. Les fouilles font l’objet d’une vigilance accrue.
À l’intérieur du stade, un dispositif judiciaire spécifique, inédit à ce niveau, est opérationnel. Un parquet compétent, désigné à l’issue des concertations menées en amont de la CAN, est présent sur site. Un bureau dédié permet le traitement en urgence des litiges, des affaires de coups et blessures, ou encore des cas de détention d’objets suspects. En parallèle, un poste de police entièrement équipé a été aménagé pour recevoir les plaintes liées aux vols, aux pertes d’effets personnels, à la détention de stupéfiants ou à l’utilisation de pancartes non autorisées. L’ensemble des dossiers est instruit avec diligence par la police judiciaire, sous la supervision directe d’un vice-procureur présent en permanence dans l’enceinte sportive.
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Un guide du supporter est par ailleurs affiché dès l’arrivée des visiteurs dans les aéroports marocains, en plusieurs langues. Il rappelle notamment la liste des objets interdits dans les stades, tels que les verres, cigarettes, briquets, chargeurs de téléphones et tout objet non conforme aux règlements de la CAF.
À l’aéroport Mohammed V, un dispositif spécifique est également en place. Des éléments de la préfecture de police, de la direction centrale de la DGSN et du ministère des Affaires étrangères sont mobilisés pour traiter les éventuelles difficultés rencontrées par les visiteurs de la CAN, notamment en matière de documents administratifs. Une commission se réunit sur place pour examiner les dossiers, tous traités sans exception, sans qu’aucun refoulement n’ait été enregistré. Les journalistes accrédités bénéficient, eux aussi, d’un accueil et d’un accompagnement dédiés.
La sécurisation des délégations officielles constitue un autre pilier du dispositif. À Casablanca, six délégations bénéficient d’une protection assurée 24 heures sur 24, depuis leur arrivée à l’aéroport jusqu’à leurs lieux de résidence. Cet accompagnement s’étend aux déplacements vers les sites d’entraînement, les matchs officiels et les visites touristiques. Les séances d’entraînement se déroulent notamment au stade Père Jégo, à l’Académie du Raja, à Larbi Zaouli et au stade Bachir de Mohammedia, avec des escortes sécurisées sur l’ensemble des itinéraires.
Sur le plan technologique, le stade Mohammed V est équipé de 464 caméras installées à l’intérieur et à ses abords, toutes reliées à une salle de transmission interne connectée au poste de commandement et de coordination de la préfecture de police. À l’échelle de Casablanca, 779 caméras supplémentaires couvrent les grandes artères et l’autoroute urbaine. Peu avant la CAN, une nouvelle génération de caméras à reconnaissance faciale a été déployée, contribuant à la sécurité et à une meilleure gestion de la circulation.
Les Fan zones font également l’objet d’un encadrement rigoureux, avec deux Fan zones officielles validées par la CAF et onze autres réparties dans la ville, chacune bénéficiant d’un dispositif de sécurité adapté à son niveau d’affluence.
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Cette organisation s’appuie aussi sur l’expérience internationale reconnue du Maroc. En marge de la Coupe arabe de football organisée récemment à Doha, un hommage particulier a été rendu au contingent représentant la DGSN lors de la cérémonie de clôture des travaux du Centre de coopération sécuritaire arabe. Les autorités qataries ont salué la contribution active du contingent marocain à la réussite de cet événement, notamment en matière de coordination et d’échange instantané d’informations relatives aux supporters marocains, favorisant une ambiance sportive sereine et sécurisée.

Dans le prolongement de cette expérience et dans le cadre des préparatifs de la CAN 2025, la DGSN a procédé à la création d’un Centre africain de coopération sécuritaire. Cette structure regroupera des représentants des forces de police des pays africains participants, aux côtés des services de sécurité marocains. Sa mission consistera à assurer la gestion des données, l’accompagnement des opérations sécuritaires liées à l’encadrement des supporters, ainsi que la collecte et l’analyse des informations relatives à l’ensemble des volets de ce grand rendez-vous continental.
Un dispositif global, robuste et multiforme, qui illustre la capacité du Maroc à conjuguer anticipation, expertise opérationnelle et coopération internationale pour garantir le succès et la sécurité d’un événement sportif majeur, unanimement salué par la CAF, les délégations participantes et les partenaires étrangers.








