À l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations que le Maroc s’apprête à accueillir, Oujda connaît une véritable effervescence sportive. Cette vitalité ne se limite pas au tournoi lui-même: elle repose aussi sur les initiatives locales et les efforts de développement, notamment grâce à l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) à la préfecture de Oujda-Angad, qui a permis la création et l’équipement de salles couvertes accessibles aux jeunes et à toutes les catégories de la population.
Dans ces infrastructures, le football a trouvé un cadre organisé: ce qui était autrefois un jeu spontané dans les ruelles et les quartiers s’est transformé en pratique encadrée, offrant aux jeunes un espace pour perfectionner leurs compétences et canaliser leur énergie.
Comme le résume Hamza, membre d’une équipe locale, « la salle nous a offert une opportunité précieuse de jouer au football de manière encadrée et plus professionnelle, après des années passées à jouer dans la rue, avec toute l’énergie dépensée et les risques que cela comportait ».
Les jeunes fréquentent la salle une à deux fois par semaine afin de développer leurs compétences et se défouler : « On vient ici pour améliorer nos capacités et surtout pour évacuer l’énergie négative que l’on accumule», nous confie Adam, un joueur et membre d’une équipe locale. Ces espaces servent ainsi d’exutoire face aux contraintes de la vie quotidienne: «Les jeunes arrivent stressés par les études et leurs obligations. Ici, ils peuvent relâcher la pression», ajoute Khalil Bouâarfa, entraîneur d’un club local à Oujda.
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La salle dont il est question a été inaugurée en 2016 dans le cadre de l’INDH, avec le soutien de plusieurs partenaires. S’étendant sur plus de 2.000 mètres carrés, elle offre la pratique de disciplines variées: football, basketball, volleyball et handball. Elle accueille chaque année plus de 25 associations et clubs et abrite une école sportive dédiée au football et au basketball. Cette école joue un rôle clé dans la détection et la formation des jeunes talents, qui alimentent ensuite les clubs locaux et, à terme, les équipes nationales, voire l’équipe du Maroc.
Dans ce contexte, Ilham Abdlaoui, directrice de la salle couverte Al-Taqaddom, met en lumière le rôle crucial de ces infrastructures pour les femmes et les filles. Elle estime qu’elles créent un espace sécurisé favorisant diverses activités physiques, telles que l’aérobic, offrant ainsi un bénéfice sanitaire et social majeur tant pour les résidents des quartiers environnants que pour la ville d’Oujda dans son ensemble. «Cet accès ouvert à tous renforce le caractère inclusif des projets sportifs soutenus dans le cadre du développement, faisant de la pratique sportive un levier réel d’intégration sociale», ajoute-t-elle.
Comme le souligne Khalil, «ces salles sont un véritable espace d’épanouissement, pas seulement pour les jeunes, mais pour tous: enfants, femmes, seniors. Tout le monde peut en profiter ».
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Le réseau comprend au total six salles et vingt terrains, réalisés lors des différentes phases de l’INDH. La troisième phase vise à compléter cette stratégie en facilitant l’insertion des jeunes sur le marché du travail via le sport et en soutenant leurs projets personnels, comme le montre le projet «Tibu Africa», qui ouvre de nouvelles perspectives aux jeunes pour s’intégrer professionnellement grâce à la pratique sportive.
Alors que le compte à rebours pour le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 a commencé, ces salles couvertes continuent de jouer un rôle majeur à Oujda. Entre sport, apprentissage et partage, ces infrastructures incarnent l’investissement du Maroc dans le développement des talents locaux et dans la promotion d’une pratique sportive accessible à tous.








