La septième semaine nationale de promotion de l’allaitement naturel a démarré ce lundi 10 avril. Lancée par le ministère de la Santé, elle a pour objectif d’expliquer l’importance de l’allaitement naturel. L’événement s’intègre dans la stratégie nationale de nutrition 2011-2019.
Cette même stratégie fait suite aux résultats peu reluisants de l’enquête nationale sur la population et la santé de la famille. «Nous avons constaté ces dernières années un déclin de l’allaitement maternel. Selon cette même enquête, la mise au sein précoce (dès l’heure qui suit la naissance, ndlr) est de 26,8%. Ce qui est très faible», déclare Aziza El Yaghfouri chef du service de protection de la santé infantile à le360.
Pour changer la donne, le ministère de la Santé tente de sensibiliser les professionnels de la santé pour qu’ils puissent à leur tour bien promouvoir l’allaitement maternel. «L’allaitement exclusif au sein immédiatement après la naissance et pendant les six premiers mois de la vie est la meilleure source d’alimentation pour un enfant. Cette pratique permet d’éviter 13% des décès d’enfants de moins de cinq ans et par conséquent de sauver des centaines de milliers d’enfants de la même tranche d’âge » ajoute notre source.
Or, pour l'heure, seuls 27,8% des enfants marocains bénéficient de l'allaitement maternel exclusif qui sous-entend que pendant six mois l’enfant ne reçoive que du lait maternel, même l’eau étant déconseillée. «Que du lait maternel et rien d’autre. Sauf en cas de maladies, de diarrhées, de vomissements. Mais hormis ces situations-là, le lait maternel est suffisant», ajoute Aziza El Yaghfouri.
Par ailleurs, actuellement, la durée moyenne de l’allaitement naturel de l’enfant marocain est de 16 mois. Or, l’OMS préconise 24 mois. «Ce n’est pas très méchant 16 mois, mais on espère pouvoir arriver à deux ans d’allaitement naturel au Maroc», explique Aziza El Yaghfouri tout en précisant que cette réalité doit tout de même tenir compte de la condition socio-économique des mères.
En effet, l'enquête révèle que la femme qui travaille en ville et qui a un niveau d’instruction élevé est celle qui allaite le moins son enfant et qui pratique le moins l’allaitement maternel exclusif jusqu'à six mois.
Sur le plan juridique, le Code du travail de 2003 stipule que la mère salariée a le droit d’allaiter son enfant, durant les heures de travail, rémunérées comme temps de travail, une demi-heure le matin et une demi-heure l’après-midi. La mère pourra utiliser ces pauses pour tirer son lait. Par ailleurs, toute entreprise employant plus de 50 femmes doit mettre à la disposition des mères un "espace allaitement" répondant à des critères précis d’hygiène et de surveillance.
Cependant, la législation actuelle n’offre pas le cadre adéquat pour la mise en œuvre des recommandations de l’OMS et de l’UNICEF concernant l’allaitement maternel exclusif jusqu'à six mois. Le congé maternité est fixé à 14 semaines.