Al Haouz: des secousses chaque jour, mais un «signe d’une baisse de sismicité», assure Nacer Jabbour

Nacer Jabbour, chef de division à l’Institut national de géophysique (ING).

La province d’Al Haouz vit au rythme d’une dizaine de secousses quotidiennes, un phénomène qui, loin de susciter l’inquiétude, est interprété par Nacer Jabbour, chef de division à l’Institut national de géophysique, comme le signe d’une baisse de sismicité nette.

Le 02/04/2024 à 14h37

Un frémissement souterrain a rappelé, mardi 26 mars 2024, aux habitants de la commune d’Agbar, relevant de la province d’Al Haouz, la réalité mouvante de la terre sous leurs pieds. Ces secousses, survenues avec une intensité modérée de 4,3 degrés sur l’échelle de Richter, ont été également ressenties à Chichaoua et Marrakech.

Selon Nacer Jabbour, chef de division à l’Institut national de géophysique (ING), cette activité sismique n’est pas anormale. Elle reflète plutôt «un réajustement des contraintes tectoniques» inhérent à la géologie de la région. C’est pourquoi cet expert insiste sur le caractère rassurant de ces mouvements, qui, malgré leur capacité à inquiéter la population, sont le signe d’une activité en décroissance: «L’activité sismique continue. C’est tout à fait normal.»

La province d’Al Haouz est habituée à ces tremblements, avec une moyenne d’une dizaine de séismes détectés quotidiennement par le réseau national, la plupart étant de faible magnitude et non ressentis par la population. Ces secousses, loin d’être alarmantes, sont interprétées par le chef de division à l’ING comme le signe d’une baisse nette de la sismicité.

«De temps en temps, des secousses dépassant la magnitude de 3,5 sont signalées, et ressenties, par conséquent. Elles représentent environ 5% de l’activité totale. Les 95% restants passent inaperçus, en raison de leur faible intensité», précise Nacer Jabbour.

Des secousses prévisibles

En parallèle, un autre tremblement de terre de magnitude 4,7 degrés sur l’échelle de Richter a récemment secoué la mer d’Alboran, ressenti jusqu’à Nador et Al Hoceïma. Selon notre interlocuteur, ce phénomène «reflète la sismicité bipolaire du Maroc, avec des pôles actifs dans la région du Haut Atlas et offshore près de Hoceïma-Driouch».

Selon Nacer Jabbour, si la tendance générale dans la région de l’Atlas (incluant Al Haouz, Taroudant, Ouarzazate) est à la baisse, l’activité près d’Alboran demeure variable, alternant entre augmentations et diminutions. «Le séisme du 8 septembre s’est avéré particulièrement violent. On prévoyait et attendait des répliques qui se manifesteraient à long terme», rassure-t-il.

Par Hajar Kharroubi
Le 02/04/2024 à 14h37