On y est! L’effervescence qui accompagne chaque année l’approche de l'Aid Al-Adha est désormais définitivement installée dans les différentes régions du Royaume, et particulièrement dans celles connues pour être des capitales de l’élevage des races les plus prisées. Au-delà de l’ambiance propre à l’approche de ce rendez-vous religieux et familial annuel, la dynamique actuelle permet surtout de se faire une première idée sur les prix et les disponibilités des bêtes, cette année. Et les nouvelles ne sont jusque-là pas vraiment pas bonnes pour le portefeuille des chefs de famille.
Dans son édition du lundi 5 juillet, Assabah propose à ses lecteurs un reportage sur la situation du marché. Pour ce faire, la publication s’est déplacée dans les zones les plus connues pour la qualité de leur élevage, notamment à El Brouj et Guisser, près de Settat. Dans les souks de cette région, le Sardi est roi. Et ça tombe bien, c’est aussi la race qui a le plus de succès auprès des Marocains. Les éleveurs et les intermédiaires y ont déjà trouvé place, proposant leurs bêtes aux milliers de visiteurs, venus parfois de très loin, pour acheter le mouton qu’ils vont sacrifier le jour de l’Aid. Sauf que cette année, la situation est loin de celle qu’on pouvait constater l’année dernière dans les souks. Dans celui visité par Assabah, les vendeurs assurent que, si l’offre est apparemment abondante, elle reste largement inférieure à celle du précédent Aid. Selon eux, les troupeaux proposés à la vente sont au moins de 30% moins importants que ceux de l’année dernière. Et c’est ce qui expliquerait l’augmentation des prix. D’ailleurs, souligne le quotidien, les chiffres officiels abondent dans ce sens. Jusque-là, quelque 5,8 millions de bêtes ont été identifiées dans le cadre de l’opération lancée chaque année par les pouvoirs publics pour assurer une certaine traçabilité des animaux. A la mi-juillet de l’année dernière, on était déjà à plus de 7,5 millions de têtes.
La hausse des prix est également justifiée par d’autres facteurs que mettent en avant les éleveurs. Selon Assabah, ces derniers se plaignent de l’envolée des prix des aliments pour bétail, qui a été particulièrement forte ces derniers mois et a renchéri, naturellement, leurs coûts de revient. Du coup, la répercussion de ce surcoût se fait sentir au niveau des prix de vente proposés dans les souks. Ceci est d’autant plus justifié, toujours selon les éleveurs, que le Maroc a connu deux années de sécheresse (ndlr : 2019 et 2020) qui ont rendu rares l’alimentation naturelle des troupeaux.