La fête du sacrifice n’aura pas lieu, cette année, dans le préside occupé de Sebta. La décision a suscité l’indignation et la colère des musulmans de la ville. Et, pour manifester leur désaccord, ils comptent célébrer le rituel clandestinement dans des complexes résidentiels, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 30 juin. Les sources du quotidien font remarquer que cette décision, qui vise les Marocains établis dans la ville, serait une riposte aux autorités marocaines qui avaient fermé le point de passage frontalier de Bab Sebta. Cette fermeture, rappelle le quotidien, a impacté plusieurs activités liées au commerce et à la contrebande dans le préside occupé. Ce qui conforte l’hypothèse d’une pression sur le royaume, d'autant que si, dans le préside occupé de Melilla, la fête n’a pas été suspendue, l’importation des moutons du Maroc a, en revanche, été interdite.
D’après les mêmes sources du quotidien, cette interdiction priverait de recettes importantes plusieurs éleveurs du nord du Maroc, qui vendaient habituellement leur cheptel aux Marocains établis dans les deux présides. Or, ajoute le quotidien, cette interdiction d’importer des moutons du Maroc ne favorisera pas les éleveurs espagnols qui proposent, pourtant, leurs bêtes à des prix extrêmement attrayants. Car, poursuit le quotidien, les musulmans, dans les deux présides, ont toujours cette croyance que ces moutons partagent le même pâturage que les cochons. Ils ont ainsi décidé d’acheter des bœufs pour le sacrifice et de partager leurs viandes le jour de la fête.
Autant dire que les musulmans des deux présides préfèrent le mouton marocain. Et, en cas d’ouverture des frontières, ajoutent les sources du quotidien, la fête sera célébrée dans le Royaume. L'annonce de suspendre le sacrifice dans le préside occupé de Sebta a été faite dernièrement par le porte-parole du gouvernement, Alberto Gaitan, et le ministre de la Santé, de la consommation et de l'intérieur, Javier Guerrero, suite à la réunion du Conseil des gouverneurs.