Aïd Al-Adha: 30% du cheptel ovin marocain «perdu»

Revue de presseBien que les résultats du recensement annuel n’aient pas encore été officiellement annoncés, des sources informées confirment une baisse d’environ un tiers des têtes de bétail pour Aïd Al-Adha, ce qui est un danger pour la stabilité du cheptel national. Certains intermédiaires en profitent pour faire pression sur les éleveurs, afin qu’ils vendent leur bétail à moindre coût. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 10/02/2025 à 18h56

C’est le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans son édition du mardi 11 février,, citant des sources informées.

Le nombre de têtes de bétail pour l’Aïd al-Adha a diminué de 30% comparativement à l’année précédente, ce qui entraîne un déficit dans l’offre habituellement disponible pour la fête, offre qui dépasse chaque année les cinq millions de têtes.

L’année dernière, l’ancien ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, avait annoncé que 5,8 millions de têtes d’ovins et de caprins avaient été identifiées avant l’Aïd, alors que la demande atteignait environ 6,8 millions d’ovins et un million de caprins.

Le nouveau recensement annuel du cheptel national pourrait révéler une réalité bien pire: une baisse considérable du nombre de bêtes, avec un risque d’effondrement, si les abattoirs continuent de sacrifier les femelles ovines et caprines.

Les résultats de ce recensement seront bientôt annoncés, une fois les données collectées à l’échelle régionale.

Pour l’heure, les derniers chiffres disponibles indiquent que le cheptel national d’ovins a diminué de 2%, atteignant environ 20 millions de têtes, alors que celui des caprins a chuté de 4%, s’établissant à environ 5,5 millions de têtes par rapport à l’année précédente.

De plus, le nombre d’animaux âgés d’au moins six mois pour les moutons et d’un an pour les chèvres –ceux généralement réservés à l’Aïd– a reculé de 30%.

Le plus préoccupant, d’après le quotidien, est l’exploitation de cette crise par certains intermédiaires opportunistes, qui exercent une pression sur les petits éleveurs en difficultés, en raison de la hausse du prix des aliments pour bétail et des rumeurs concernant l’annulation de l’Aïd.

Leur but est d’acheter des bêtes à bas prix, pour les revendre plus tard à des tarifs élevés.

Cette manipulation a entraîné, au cours des deux dernières semaines, une baisse des prix des ovins d’environ 500 dirhams par tête.

Les causes de cette baisse sont attribuées à la succession des années de sécheresse qui a détruit les pâturages, ainsi qu’à la flambée des prix des aliments pour bétail sur les marchés mondiaux.

À cela, s’ajoute la poursuite de l’abattage des femelles ovines, caprines et bovines, malgré l’interdiction imposée par le ministère de l’Agriculture.

Le recensement supervisé par le ministère de l’Agriculture, en partenariat avec l’Association nationale des éleveurs d’ovins et de caprins (ANOC), vise à recueillir des données précises sur l’effectif national du cheptel, les races locales et leur répartition géographique.

Il devrait aussi permettre d’étudier la dynamique du secteur, en analysant les naissances et l’évolution du cheptel, afin de constituer une base de données complète.

Cela devrait aider à élaborer des stratégies futures, pour soutenir le secteur et améliorer la productivité, en mettant l’accent sur les races les mieux adaptées aux conditions climatiques actuelles marquées par la sécheresse.

Le gouvernement a dépensé des milliards de dirhams pour soutenir les agriculteurs, les éleveurs et les importateurs.

Toutefois, ces efforts se sont soldés par un échec retentissant, constate Al Ahdath Al Maghribia.

En l’espace de trois ans, le prix du kilogramme de viande rouge est passé en moyenne de 65 dirhams à 120 dirhams pour la viande bovine, et de 70 dirhams à 150 dirhams pour la viande ovine et caprine.

Par Walid Ayadi
Le 10/02/2025 à 18h56

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