Les membres du bureau exécutif d'une ONG de Marakech, le Centre national des droits de l'homme, exigent des sanctions exemplaires pour l'ensemble des personnes impliquées dans l'affaire Hamza mon bb.
Porte-parole de plusieurs avocats, tous victimes des deux comptes anonymes Hamza mon bb, qui ont sévi de 2016 au début de cette année 2020 sur les réseaux sociaux Snapchat et Instagram, le président de cette ONG, Mohamed Madimi, appelle à la tenue d'un un sit-in au ours de cette semaine, devant le tribunal de première instance de Marrakech.
Les comptes anonymes Hamza mon bb, animés par un ou plusieurs mystérieux individus, sont à l'origine de l'arrestation de plusieurs personnes, dont l'identité complète, pour la plupart, n'a pas été divulguée par la justice. Le propriétaire d'une agence de location de voitures de Marrakech, Adnane, mais aussi une YouTubeuse et styliste, "Soukaina Glamour", et un journaliste, correspondant de presse, Mohamed Dahir, sont accusés d'avoir attenté à la vie privées ou à l'intimité de plusieurs personnalités publiques au Maroc et dans le monde arabe. Une autre styliste, qui vivait quant à elle aux Emirats Arabes Unis, Aïcha Ayach, est quant à elle activement recherchée par les autorités de ce pays, alors qu'un mandat d'arrêt international a été émis à son encontre par le royaume.
Lire aussi : Affaire Hamza mon bb: Aicha Ayach toujours recherchée aux Emirats Arabes Unis
Cette manifestation de Marrakech devrait avoir lieu au moment où de nouveaux verdicts, concernant ces personnes actuellement poursuivies en détention, dans le cadre de cette affaire, devrait être prononcé.
Plusieurs militants associatifs doivent y participer, pour dénoncer des faits de diffamations qui avaient été orchestré sur Instagram et Snapchat par les animateurs des deux comptes anonymes Hamza mon bb. Une marche de protestation est également prévue, pour faire entendre les voix des victimes.
La semaine dernière, un premier verdict a été prononcé dans le cadre de cette affaire par le tribunal de première instance de Marrakech: un agent de police, directement impliqué, s'est vu condamné à une peine de dix mois de prison ferme et au versement d'une amende de 2.000 dirhams. Cet agent de police, qui profitait de sa position pour transmettre des informations à l'une des animatrices présumées des deux comptes, Aicha Ayach, actuellement recherchée par la police de Dubaï, était poursuivi pour avoir violé le code du secret professionnel de la Police Judiciaire, mais aussi pour des faits de corruption et la diffusion de fausses informations dans le but de diffamer.
La peine de prison prononcée à l'encontre de cet agent est remise en cause par le président du Centre national des droits de l'homme. De l'avis de Mohamed Madimi, cet agent de police aurait plutôt mérité une peine bien plus lourde, de l'ordre de cinq ans de prison ferme.