À Tiflet, une décharge à ciel ouvert empoisonne le quotidien des habitants

Les habitants de Tiflet ont confié leur mécontentement à notre caméra quant à la présence d'une décharge à ciel ouvert au sein de la communauté urbaine.

Le 23/09/2024 à 14h53

VidéoÀ Tiflet, une ville proche de Rabat, l’air ambiant est devenu irrespirable en raison de la présence d’un décharge publique à ciel ouvert. Les habitants de la commune se sont confiés à notre caméra.

Les habitants de Tiflet, cette commune de 100.000 habitants située à proximité de Rabat, ne décolèrent pas. En cause? La présence d’une décharge archaïque à ciel ouvert à moins de cinq kilomètres du centre ville, au milieu d’une forêt d’eucalyptus.

Le360 s’est rendu sur place afin de prendre la mesure des nuisances. Dès l’entrée du site, on aperçoit d’immenses montagnes de déchets ménagers, de rejets médicaux et de détritus en tout genre. Des chiens rodent tandis que des chèvres et des moutons broutent dans les immondices. L’atmosphère est irrespirable. Des odeurs nauséabondes accentuées par les fumées issues des incendies de déchets provoquent la nausée.

Pour Karim Taj, un acteur politique de la ville interrogé par Le360, la responsabilité de ce désastre environnemental doit être attribuée à tous les dirigeants de la cité, de la région, de la province et même du gouvernement.

«Des promesses ont été faites alors qu’un projet auquel l’Etat devait participer à hauteur de 900.000 dirhams est mort-né», a-t-il regretté. Il se demande aujourd’hui si le gouvernement va laisser cette décharge continuer à collecter les déchets des communes avoisinantes alors que le pays se prépare à organiser le Mondial de football 2030.

Un élu local du PPS, Ismael Benouri, abonde dans le même sens. Selon lui, les dirigeants qui se sont succédés à la tête de la ville, de la province et de la région sont responsables.

À son tour, une association écologique fait part de sa frustration. Son représentant, Mohamed Boumedienne, qualifie la décharge de «véritable catastrophe pour la nature et l’être humain». Elle cause en outre de nombreuses maladies respiratoires aux habitants, ajoute-t-il.

Interrogé par Le360, un haut responsable de la commune ayant requis l’anonymat ajoute: «La commune seule ne peut régler ce problème». Il faut «une mobilisation et une contribution de tous les partenaires pour trouver des solutions techniques, foncières et financières», a-t-il conclu.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 23/09/2024 à 14h53